Page 73 - Rebelle-Santé n° 231
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Verge d'or
perçu comme fatigant et mobilise beaucoup d’énergie. Plantez des espèces dont la croissance est limi- tée ou lente (amélanchiers, maho- nias, orangers du Mexique...) ou qui ont été greffées sur des porte- greffes nanisants. N’apportez pas d’engrais.
Limitez le désherbage avec les paillis, les associations de plantes qui occupent un maximum de sur- face, les plantes couvre-sol ou cou- vrantes (trèfle blanc entre les rangs du verger, lierre rampant dans un massif...).
Cultivez sans travail du sol ou en le réduisant au minimum. Cela est possible pour un sol non com- pacté et ayant une vie biologique suffisante (dans ce cas, la matière organique se décompose bien). Décompactez un sol en cultivant des engrais verts ou des cultures
à racines profondes fasciculées (luzerne, seigle, moutarde...) puis à racines longues (radis chinois) ou faites un petit travail du sol en automne ou en hiver (aération avec la grelinette).
Fertiliser uniquement avec son compost est le plus souvent suf- fisant. Simplifiez-vous la vie en laissant sur place les déchets d'en- tretien du jardin, les déchets de ré- colte au potager (feuilles de salade abîmées, racines...).
LA DYNAMIQUE GLOBALE DU JARDIN
Éliminez les produits phytosa- nitaires issus de la chimie de syn- thèse. C’est incompatible avec un jardin où l'on veut pouvoir s’allon- ger, courir pieds nus...
Utilisez des produits naturels.
Vous pouvez les fabriquer ou les acheter localement. Le côté natu- rel de ces produits ne dispense pas du respect des doses préconisées. Introduisez des auxiliaires si votre jardin n’a pas encore atteint le degré de maturité pour abriter des auxiliaires en quantité suffi- sante.
Favorisez la faune auxiliaire : cela se fait notamment par la diver- sification de la flore, l’installation de dispositifs type bandes fleuries ou prairie fleurie. Plus la diversité végétale est grande, plus la faune – surtout l’entomofaune (2) – sera diversifiée et votre jardin devien- dra un réservoir d’auxiliaires.
Laissez les sols couverts : utili- sez du paillage, un couvert végétal vivant, du BRF (3) ou compostez sur place les déchets de désher- bage, de tonte (après séchage), de taille (broyage à la tondeuse des jeunes rameaux). L’effet est béné- fique sur la faune du sol qui amé- liore la structure du sol et l’enri- chit.
Installez vos cultures dans des bacs en bois posés sur le sol ou mis en hauteur pour être à portée de main.
Les connaisseurs du jardinage ne s’y trompent pas, le slow garde- ning n’est pas une innovation tech- nique, mais bien un changement dans la façon dont le jardinier construit et vit la relation avec son jardin. Cela étant dit, cela permet aussi de prendre de la distance vis-à-vis des diverses propositions commerciales qui surfent sur l’effet de mode du slow. Le slow garde- ning ne nécessite aucun achat spé- cifique, au contraire !
Angela David
Notes :
(1) Lorsque je parle de jardin, cela concerne aussi les quelques jardinières que l’on peut avoir sur son balcon.
(2) Totalité de la population d'insectes présents dans un milieu.
(3) Bois Raméal Fragmenté.
Rebelle-Santé N° 231 73
JARDIN BIO
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