Page 7 - Rebelle-Santé n° 192 - Extrait 100% phyto
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société
Le restaurant scolaire à Barjac : 250 repas bio servis chaque jour
1er janvier, tous les pesticides et insecticides sont interdits dans les communes. Ensuite, il y a le « 100 % bio » qui concerne les cantines des écoles. Certaines ont commencé à proposer quelques aliments bio aux enfants, d’autres sont à 100 % bio. Une loi a été discutée pour soutenir cette idée, mais beaucoup reste encore à faire.
Le film est là pour soutenir les actions de ces communes « zéro phyto 100 % bio ». Sachant que, même s'il y a une loi, toutes les communes ne vont pas passer du jour au lendemain au zéro phyto. Le but est de montrer des villes exemplaires, comme Versailles, Grande-Synthe, Miramas ou Laurénan en Bretagne. Sur le bio dans les cantines, vu que la loi ne concerne que 20 % de bio, j’ai voulu montrer qu'on peut aller beaucoup plus loin avec 70, 80, 100 % de bio comme à Mouans-Sartoux ou à Barjac (1).
Est-ce compliqué pour une ville de passer au zéro phyto ?
C'est souvent l'idée d'une personne qui a envie de changer les choses. Ce sont soit les responsables des espaces verts, soit directement les maires qui lancent le mouvement. Certains ont pris le virage il y a plus de 10 ans, à une époque où ces sujets n’étaient pas vraiment à la mode. Et ce n'est pas si compliqué. De nombreux pépiniéristes ou paysagistes trouvent anormal que du nord au sud de la France, on trouve les mêmes plantes. Il faut donc les adapter au milieu et trouver celles qui soient le moins consommatrices de pesticides, d'eau et de main-d'œuvre. Cela permet de libérer du temps pour que les jardiniers fassent du
désherbage manuel plutôt que chimique. C'est un peu comme en agriculture biologique, où on essaie de minimiser certains travaux pour libérer du temps, pour mieux s’occuper de la plante. C'est une autre façon de fonctionner.
Quelles sont les dynamiques qui se mettent en place dans ces villes ?
Il faut réussir à mobiliser une équipe, faire com- prendre que c'est possible car souvent, il y a des réti- cences. On a besoin de pédagogie et ces communes exemplaires ont déblayé le terrain. Aujourd'hui, on peut s'inspirer de ces expériences. Les associations ont aussi réalisé des plaquettes et des guides pour aider les collectivités, on peut les trouver notamment sur le site de Zéro phyto 100 % bio.
Pour le volet bio, là aussi, il faut convaincre ?
C’est toujours un travail pédagogique pour montrer que c’est possible. 20 % de bio à la cantine, c'est facilement réalisable car, sur un plateau-repas, c'est le pain ou le yaourt. L’idéal serait que ce soit du bio local. Pour le « 100 % bio », ce sont des communes assez engagées, notamment avec des convictions fortes au niveau social. Elles estiment que c'est important que les enfants mangent des produits de bonne qualité car cela les éduque sur le long terme, et cela fait des individus un peu différents, car ils goûtent, ils aiment manger autrement. Souvent, quand on fait du 100 % bio, on cuisine sur place, ça change tout.
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Rebelle-Santé N° 192	15


































































































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