Page 8 - Rebelle-Santé n° 192 - Extrait 100% phyto
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société
Distribution de kiwis à Barjac
Cela demande un engagement fort...
Surtout sur le long terme, car ça coûte plus cher de cuisiner sur place. Mais sur le très long terme, le bio permet de sortir des agriculteurs de la misère, car la crise agricole d'aujourd'hui est liée en partie à l'industrialisation et à une agriculture chimique. Le bio permettrait de s'en sortir. Et puis, nourrir les enfants avec du bio permet de réduire les problèmes de santé. Cela a aussi un impact indirect sur la santé à travers l’eau potable. Car l’argent investi pour retraiter l'eau polluée par les produits chimiques pourrait être utilisé pour subventionner l'agriculture biologique. Cela aussi coûte cher, mais c’est un enjeu de santé publique sur le long terme. Cette logique crée aussi de l'emploi local, en faisant travailler les gens sur place, qui deviennent des acteurs économiques.
Avec le « 100 % bio », parle-t-on aussi du végétarisme ?
Oui, l’idée est de tendre un peu plus vers le végétarisme. Aujourd'hui, on peut tout à fait sortir de la crise de l'élevage en consommant moins de viande, mais de la viande de meilleure qualité. Ce sera de la viande mieux valorisée pour l'agriculteur. Et puis, il sera moins malade car il n’utilisera pas de produits chimiques. Cela permet donc au secteur de l'élevage d'imaginer une transformation vers l'agriculture biologique.
Est-on prêt à diminuer la consommation de viande dans les cantines ?
Les leaders de ces projets sont des gens engagés, donc la diminution de la consommation de viande, pour eux, fait partie de l'étape d'après. De plus en plus de cantines essayent d'enlever viande et poisson pour les remplacer par d'autres protéines beaucoup moins énergivores, comme les œufs, ou des protéines végétales, comme les légumineuses. C'est important de ne pas être extrémiste. Il faut en parler, on peut le proposer, mais on ne peut pas imposer aux enfants de ne pas manger de viande. C'est un choix personnel.
Le film a été réalisé sur un mode particulier avec un financement participatif...
J’ai fait mes précédents films entièrement seul, du tournage au montage, jusqu’à la distribution en passant par l’étalonnage. Là, j’avais quand même besoin d’un financement, notamment pour le montage et la distribution, alors j’ai lancé un financement participatif. On a récolté 80 000 €. 1500 personnes ont participé. Il y a eu des partenaires qui ont donné un peu plus, comme Rebelle-Santé. Cela me permettra d’être accompagné sur la production et notamment d'avoir des animations en 2D et 3D. Il y a aussi des personnes qui ont proposé de m’aider bénévolement, comme Marion Vincent-Royol, qui m’offre la musique originale.
Le « Zéro phyto » et le « 100% bio » ont évidemment un impact sur la santé, de ton côté, comment te soignes-tu ?
Je crois que je n'ai pas pris d'antibiotiques depuis trois ou quatre ans. La dernière fois, c’était lorsque j’étais un peu malade au Pérou, j'en ai pris pour éviter d'avoir la tourista dans l'avion. Ma mère nous a toujours soignés avec de l’homéopathie, on n’a eu quasiment aucun vaccin, on a réussi à passer au travers. On connaît des gens qui ont eu des enfants qui sont devenus handicapés à cause des vaccins, ce n'est donc pas anodin. On a toujours mangé bio à la maison et je continue. Dès que je peux, je me fais soigner aussi par ostéopathie. Et puis, j'ai eu besoin d'avoir, à un moment donné, un soutien psychologique car j'ai vu beaucoup d'accidents graves en montagne. Pour cela, la kinésiologie m’a beaucoup aidé. Un jour, si j'ai le temps, je suivrai une formation à la kinésiologie...
Propos recueillis par Christophe Guyon
(1) Barjac a reçu le 1er prix des "communes bio" de 1000 à 2000 habitants, et le 3e prix des "communes bio sans pesticides" de la campagne "Zéro phyto 100 % bio".
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