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JARDIN BIO
Tous les châssis permettent d’utili- ser la chaleur solaire de façon éco- logique. Ce qui différencie les châssis, c’est la production de chaleur par la fermentation de la « couche ». On parle de couche chaude ou de couche froide (2).
On appelle couche l’épaisseur de matériaux plus ou moins dégra- dés dont on recouvre le sol et sur laquelle on sème, on repique, on plante.
QuEllE cOuchE chOiSir ?
u la couche chaude permet des gains de temps plus importants que la couche froide. On s’en sert en hiver pour semer directement, pour faire des plants qui seront re- piqués sous châssis froid ou tunnel ou pour repiquer des plants ache- tés ou produits dans la maison.
On peut aussi cultiver des légumes primeurs : semez dès janvier-février des radis, carottes (variétés courtes), navets, épinards de printemps, laitues... On réserve la couche chaude au démarrage des cultures exigeantes (poivrons, aubergines, tomates...) car elle est plus riche en éléments nutritifs que la couche froide.
N’oublions pas de parler de la couche tiède : elle fermente moins et produit donc une chaleur intermédiaire entre celle de la couche chaude et celle de la couche froide. Idéale pour le réchauffement
progressif du printemps, car avec une couche chaude la température serait trop élevée.
u Périodicité des couches
couche chaude : de novembre à mars. couche tiède : de janvier à avril. couche froide : d’avril à octobre.
u Quels sont les avantages de la couche froide ?
Simple à mettre en œuvre, elle peut provenir de la récupération d’une ancienne couche chaude. Intéressante pour les semis directs s’il n’y a pas nécessité de hâter la culture, notamment pour les fleurs annuelles ou vivaces ou, lorsqu’on dispose de plusieurs châssis, pour étaler dans le temps la production de légumes.
La différence de température jour- nuit est davantage marquée qu’en couche chaude, cela facilite la ger- mination de certaines graines de fleurs ou de plantes aromatiques.
Idéale pour réussir des semis en toute saison : pas de gel, de vent, de pluie, de chats ou d’oiseaux à craindre pour vos graines ou plantules. Les semis directs ou en pots sont regroupés, donc plus faciles à suivre : un seul point d’arrosage, possibilité de protéger tous les plants contre les insectes avec un voile lorsqu’on aère, pas d’éclaircissage et de gaspillage, on repique tous les plants.
La couche froide est adaptée à l’acclimatation des jeunes plants semés dans la maison avant la plantation en pleine terre.
En automne, la couche froide est encore en service : semez quelques radis, salades à couper et, en toute fin de saison, repiquez les chicorées, scaroles, choux, laitues, persil pour prolonger la récolte.
u Et qu’appelle-t-on couche mobile ?
L’idée est de ne pas produire plusieurs années de suite sur la même couche, surtout à cause des maladies et parasites. Donc, chaque année, on installe une couche dans un autre endroit et le cadre du châssis avec.
cOmmENT FAbriQuEr uNE cOuchE ?
u une couche chaude Creusez un trou en mettant de côté la terre extraite. Si le trou est pro- fond (60-70 cm), l’épaisseur de la couche est plus importante, la couche se refroidit plus lentement et les racines se développent plus en profondeur.
Comblez ce trou avec un mélange de fumier frais de cheval, de vache ou de mouton, et de débris végé- taux divers (feuilles, foin inutili- sable, déchets de tontes...), tassez un peu et arrosez copieusement sans excès, l’eau ne doit pas s’écouler.
Installez le cadre du châssis et ajoutez, sur 20-30 cm environ, du terreau ou un mélange de terreau et de terre extraite du trou. Dans ce cas, terminez par 5-7 cm de ter- reau à semis. Si vous n’avez pas de fumier frais, utilisez un autre subs- trat végétal assez humide et riche en sucre pour fermenter : du Bois Raméal Fragmenté (ou BRF) ou des feuilles + des déchets de désher- bage et de taille.
u Et la une couche tiède ? C’est une couche avec 50 % de moins de fumier frais ou de BRF ou de tout autre matériau
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Rebelle-Santé N° 192
© A. David