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ANIMAUX
AUTOMÉDICATION :
bonne ou mauvaise idée ?
Entre le prix de la consultation vétérinaire et celui des médicaments à usage vétérinaire, la tentation est grande de soigner soi-même son animal. Oui, mais avec quoi et dans quelles limites ?
Le premier risque, et non des moindres, est de se tromper de diagnostic car derrière un
même symptôme peut se cacher une multitude de pathologies. Le second est que votre animal se retrouve avec des effets secondaires (ceux du médicament) sans avoir été pour autant correctement soulagé. Autant de raisons pour bien suivre les règles élémentaires de sécurité.
Deux erreurs à ne plus faire
u Pas de médicament à usage humain sans avis vétérinaire :
Les antalgiques à usage humain sont particulièrement dangereux pour nos animaux. Quelques com- primés d’ibuprofène peuvent tuer un chien en quelques jours. Et un seul comprimé de paracétamol peut provoquer une insuffisance hépatique grave, voire mortelle,
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chez le chat. Même une pommade comme celles à base de lidocaïne (un anesthésiant local) peut faire de gros dégâts chez un chat en dé- truisant ses globules rouges. Fina- lement, les molécules communes à l’homme et à l’animal sont as- sez rares : il s’agit essentiellement d’antibiotiques de la classe des pénicillines – mais sans aucune concordance pour ce qui est de la posologie – et de traitements à visée neurologique.
u Pas de médicament pour chien au chat :
L’interdiction vaut également pour les médicaments vétérinaires des- tinés à des espèces différentes car, même si un chien de petite taille pèse autant qu’un chat, ils n’ont pas le même métabolisme. À de rares exceptions près, les antal- giques pour chiens donnés par voie orale s’avèrent toxiques pour les chats.
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Trois règles D’or valables pour TouTes les espèces !
u La règle de l’unique :
Donner un seul médicament d’au- tomédication à la fois contenant un principe actif et un seul, c’est le B.A.BA pour éviter les doublons. Cela permet aussi de mieux identi- fier le traitement coupable en cas de problème de tolérance. Et si l’ani- mal reçoit déjà des médicaments par ailleurs (sur prescription), voilà qui limite les risques d’interactions.
u La règle du mieux toléré :
La première règle enseignée aux étudiants vétérinaires, c’est « d’abord, ne pas nuire ». C’est pourquoi vous devez toujours commencer par le traitement en
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