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Tu vois                                         Tu es née pas loin et te voilà étrangère
             il y a un pont sur la rivière.                  quelqu’un a décidé de ton nouveau drapeau,

             C’est la marque de la frontière,                dérisoire étendard au-delà de l’eau,
             pourquoi ?                                     là où, tendrement, ensemble on écoutait la rivière.




             Depuis longtemps nos familles étaient là.      Tu entends
             Elles sont séparées par cette ligne aujourd’hui.  cette rumeur parsemée de chants d’oiseaux ?

             Pourtant la terre est la même, les fleurs aussi,  Alors viens avec moi dormir dans ce berceau.

             alors pourquoi ? je ne sais pas.               C’est le printemps !



             Tu sens,                                       Ah oui la frontière…tu sais bien qu’elle est vaine.
             un souffle se répand sur nos terres,           Elle ne pourra jamais nous empêcher d’aimer.

             une brise indomptable au-delà des barrières.   Alors transformons la, paraphrasant Mallarmé,
             C’est le printemps !                           en aboli bibelot d’inanité humaine.




                                                             © Erick Gaussens Hillwater


                                                                                        Horizon Ocre, 2020
                                                                                Grès cérame, émaux de Briare
                                                                                              20 * 20 cm
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