Page 4 - Extrait Pages TEST JABER
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PRÉFACE
La pièce de Sadallah Wannous a bien entendu une morale mais cette dernière n’est pas explicite et l’auteur laisse le soin au lecteur de la chercher et de s’en faire une idée personnelle.
Les « évènements » vécus ces dernières années par notre planète invitent à en faire autant.
Dans ma jeunesse, j’ai toujours été troublé par la pensée de Pascal : « Ne pouvant faire qu'il soit force d'obéir à la justice, on a fait qu'il soit juste d'obéir à la force ; ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force, afin que le juste et le fort fussent ensemble et que la paix fût, qui est le souverain bien.»
L’humanité étant ce qu’elle est, il faut en effet souhaiter d’abord la paix. Pascal est un bon connaisseur de la matière puisque son enfance et sa jeunesse ont été traversées par la Guerre de Trente ans (1618-1648) qui a vu mourir un Européen sur trois, soit bien plus en proportion que chacune des deux guerres mondiales.
Les conflits entre le calife et le roi des Perses dont le pauvre Jaber est la victime finale nous apportent une autre leçon, à savoir qu’il vaut mieux éviter le contact des puissants, comme Jaber l’apprendra à ses dépens ou comme les deux pots qui s’entrechoquent avec la destruction du plus faible. L’indépendance de la Syrie acquise officiellement en 1944 n’empêche pas les Français de suivre avec attention et sympathie l’évolution du pays afin d’apporter les solutions souhaitables à l’établissement d’une paix durable. Hier comme aujourd’hui, l’intérêt de notre pays est de contribuer avec courage et détermination à la recherche et à la réalisation de ces solutions.
Il reste que ce petit livre est au moins un témoignage des liens que nous voulons conserver avec nos amis syriens et qu’il pourra, si modestement que ce soit, contribuer au dialogue entre la langue arabe et la langue française auquel notre institution est toujours attachée.
Hubert JOLY 13 février 2020
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