Page 66 - au coeur des ténébres
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S’il y a bien une personne incollable,
            c'est elle.
            En passant devant la cuisine j'aperçois
            mon père, il est assis à table, les yeux
            dans le vague, les yeux cernés de noir, le
            teint blafard. Il ne s'aperçoit pas de mon
            arrivée. Il sursaute.
            « C'est toi ma chérie, j'étais perdu dans
            mes pensées. Qu'est-ce qu'il nous arrive?
            J'ai peur pour ton frère et je suis inquiet
            pour toi. Tu ne me dis rien, tu t'éclipses
            sans donner de nouvelles. Cela ne te
            ressemble pas. J'ai l'intime conviction
            que tu me caches quelque chose.
            – Papa, non, ne t'inquiète pas pour moi.
            Il faut que tu me fasses confiance. Il faut
            que tu prennes soin de maman, de
            Vincent et surtout que tu fasses attention
            à toi.
            – Bien sûr que je m'inquiète, j'ai perdu
            une fille, mon fils est dans le coma et tu
            sembles tellement étrange.
            – Je ne suis pas étrange, fuyante tout au
            plus. C'est dur aussi pour moi d'être ici
            ou à l'hôpital avec vous. Je préfère
            essayer d'aider la police, tu comprends je


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