Page 6 - 2002 November Tajan Auction of Asian Art

Trente cinq ans déjà !

Le Japon était loin de moi jusqu’au jour béni où, déambulant dans le quartier du
Marais, je découvrais place des vosges, une espèce de centre culturel
du Japon, avant que la mode qui avait déjà pénétré une petite élite du monde
de l’art - voir les laques utilisées par les ébénistes au XVIIIe siècle, les céramiques, Nancy
et l’Art Nouveau, la grande époque du japonisme dont le musée d’Orsay nous gratifia
plus tard d’une exposition remarquable - ne touche le grand public, qui fut partiellement
guidé dans sa curiosité du Japon par la réussite économique de ce pays au début des
années 80.

Un couple y militait, les OSTIER.

Je poussais la porte de leur boutique-musée, et la conscience diffuse
qui m’habitait d’un art japonais source d’inspiration de l’art occidental,
prit un tour quasiment primordial.

Des œuvres principalement graphiques que je ne connaissais pas
s’offraient à ma vue.

Je découvrais l’art du calligraphe, à la fois peinture et écriture métaphysique,
empreinte de mysticisme, démarche surnatuelle où l’esprit, l’idée de la chose pensée et
murie vient se substituer au simple figuratif, tout en laissant à la nature une place domi-
nante plus ressentie que réellement vue.

Le paysage réel devient paysage mental, Janette OSTIER disait :
« C’est à la fois abstrait et c’est la réalité ». La puissance du symbole,
la pensée zen.

Aujourd’hui, je suis retourné chez Janette OSTIER, dans son appartement de la
place des Vosges, égale à elle-même, toujours passionnée,
organisant des cours de dessin, créant de ses mains ces œuvres graphiques
et sculptées avec foi.

Personnalité hors du commun, on lui doit beaucoup d’avoir compris
avant les autres et de nous l’avoir enseigné.

Merci Janette !

Jacques Tajan

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