Page 68 - Tajan Paris May 19, 2017 Asian Art
P. 68
Ω 161 - IMPORTANTE STATUE DE WENCHANG WANG
en bronze laqué et doré, représenté trônant, les mains élégamment
réunies devant le torse, le visage à l'expression sereine, moustache bifide
et longue barbe lissée partant du menton, les cheveux rabattus vers
l'arrière et s'échappant en deux longues mèches d'une haute toque, cette
dernière ornée en léger relief d'une tablette s'élevant de nuées stylisées
en forme de ruyi sur fond de rangs de perles verticaux, la divinité vêtue
d'une longue robe aux amples manches épousant ses jambes, à décor
de ruyi et gansée de rinceaux.
Chine, dynastie Ming, XVIe-XVIIe siècles.
Un socle en bois.
AN IMPRESSIVE GILT LACQUERED BRONZE FIGURE, CHINA, MING
DYNASTY, 16TH-17TH CENTURY.
HAUT. 115 CM (45 1/4 IN.)
150 000/250 000 €
16-17 世纪明代 黑漆金饰文昌帝君坐像
PROVENANCE - 法国私人收藏
Collection particulière, France.
法国私人收藏
NOTE :
Notre statue est exceptionnelle tant
par l’importance de sa fonte, elle
mesure plus d’un mètre de haut ce
qui constitue un tour de force, que
par son extrême qualité de ciselure
qui démontre la grande habileté des
bronziers Ming. Ces spécialistes
d’un matériau dont le prestige et
l’usage sont, de manière intrinsèque,
liés à ceux qui étaient les siens sous
l’Antiquité. Ainsi, dans leurs creusets,
le bronze devient-il en quelque sorte
"une allégorie de la période antique
chinoise, un symbole de durabilité,
de pérennité, d’éternité. Tout objet
en bronze entretient [en effet] un Portrait de l’empereur Huizong des Song
Encre et couleurs sur soie
rapport de référence à l’Antiquité,
même quand la technique diffère Chine, XIIe siècle
fondamentalement de celle qui a
été pratiquée à l’origine.[1]" En l’espèce, notre personnage assis, identifié avec
Wenchang Wang, la divinité taoïste des lettrés que l’on présente traditionnellement
avec un sceptre ruyi dans les mains, fut coulé dans un bronze finement laqué et
doré dès l’origine pour encore en rehausser le prestige. Il reprend, tant du point de
vue de son costume que de sa majestueuse frontalité, un prototype finalisé sous les
Song. Cf. Le portrait de l’empereur Huizong des Song (Song Huizong zuoxiang),
au visage rond encadré de fins favoris, peint à l’encre et couleurs sur soie au
XIIe siècle. Notre sculpture est à rapprocher d’un exemplaire en bronze de patine
sombre présenté par Sotheby’s Paris le 15 décembre 2016 sous le numéro 144 et
d’une autre statue, également de grandes dimensions mais à l’expression sévère,
vendue par Sotheby’s les 23 et 24 mai 1974 sous le numéro 147 à New York.
[1] Michel Maucuer, Bronzes de la Chine impériale des Song aux Qing, Paris
Musées : Les Musées de la Ville de Paris, 2013, page 108.
TAJAN - 66 ARTS D’ASIE