Page 15 - L'OR Magazine /10 ANS
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               Numéro 1
Printemps 2015/Saison 1/Episode 1
       L’Etang de l’OR, 20 000 ans ...
Véritable trésor de la biodiversité, ce joyau fait partie de notre patrimoine. Au XVII siècle, un seul étang appelé Melguiel d’étendait d’Agde à Aigues-Mortes. Façonné par l’homme pour de multiples raisons, il est aujourd’hui protégé et point phare de tout un territoire entre Montpellier et la Camargue.
Ses rives sont occupées depuis plus de 2000 ans, l’homme y trouve de nombreuses ressources; chasse, pêche, ostréiculture, sel... L’état et le clergé y prélèvent des impôts et taxes sur l’ensemble des activités. L’étang est aussi source de nombreuses épidémies dues aux colmatages de brèches et du non renouvellement des eaux. Entre la poussée de la mer en aval et les alluvions qu’elle repousse, les apports en eau douce en amont, la faible évacuation par de rares «Graus» qui tentent de maintenir les échanges, les eaux saumâtres de l’étang sont surveillées, analysées. Depuis 1500 et le renouveau économique, l’assèchement et la démoustification massive du siècle dernier afin de créer des stations balnéaires, la transformation du cours du Vidourles, modifient à jamais la physionomie de l’étang. Sa profondeur diminue peu à peu (entre 0,40 et 1,30 m), sa salinité et son eutrophisation, sa pollution par son bassin versant sont en progression, impactant également les rives par la remontée des nappes salées ... Depuis de nombreuses années, la conscience de sauver ce patrimoine paraît unanime, le site est classé Natura 2000 en 1983 et protégé par le Conservatoire du littoral et le SYMBO.
En 1986 la convention Ramsar le labellise notamment pour l’accueil des oiseaux.
Ces cabanes comme celles de Mauguio, Lansargues, Marsillargues, St Nazaire de Pézan rappellent l’intense activité humaine sur site qui perdure encore aujourd’hui dans une moindre mesure. Aujourd’ hui ses abords font l’objet d’une fréquentation accrue des habitants et touristes qui y trouvent une rupture flagrante entre une urbanisation galopante et un site naturel protégé de plus de 5000 hectares. L’étang de l’Or s’étend globalement sur 10 kilomètres de long et 3 de large, soit plus de 3000 hectares).
Il revient à nous tous de préserver ce joyau en respectant les consignes et la réglementation. Sa lumière, ses reflets à chaque instant différents subjuguent chacun d’entre nous au quotidien.
La Grande-Motte à 50 ans
Né d’un vaste projet initié par le Général de Gaulle à la fin des années 60 et imaginé par Jean Balladur, architecte urbaniste d’avant garde, La Grande Motte à vu le jour après des décénnies d’un travail monumental. Relevant les défis pharaoniques de remblaiement et de démoustification, faisant face à toutes les polémiques mais soutenue par quelques «pionniers» à l’esprit de conquête, elle devint un véritable patrimoine architectural et une commune indépendante. Phare touristique, culturel, nautique, ses ambitions se projettent dans un avenir brillant.
Manadiers et amateurs
Ici, pas de stars, c’est l’école de l’humilité pour que cette culture ne se transforme pas en un vulgaire folklore. Manadiers professionnels, ou amateurs (sans qui aucune manade ne pourrait survivre) ont une passion commune, les chevaux, les taureaux et le marais. Pour en profiter comme spectateur en période estivale, c’est un travail à l’année qu’il faut assumer et en toutes conditions.
  Fallait-il être visionnaire pour y croire !
Active entre 1963 et 1983, la mission prévoit la création de six nouvelles unités touristiques, dont La Grande-Motte ou Saint- Cyprien. Les logements sont exigus, mais permettent d’accueillir de nombreux vacanciers: la capacité d’accueil des infrastructures grimpe en quelques années à 250.000 lits. Par ailleurs, la région Languedoc-Roussillon est reliée au reste du pays par des infrastructures de transport, à l’instar de l’autoroute A9, construite dans les années 1960 et 1970. Un plan qui limite aussi la fuite des touristes vers l’Espagne. Un plan qui permet de limiter les développements anarchiques, de recomposer le littoral avec l’idée de réorganiser le territoire en fonction de la vulnérabilité des zones à protéger et des activités économiques. Imaginez que dans les années 70 le mètre carré était vendu 7,5 euros, aujourd’hui c’est 1000 fois plus... Un chantier de 200 km dont la Grande Motte devient plus qu’une station, mais une véritable ville qui rayonne 365 jours par ans.
Elle devient commune à part entière (se détachant de Mauguio) il y a 50 ans. La ville compte aujourd’hui plus de 9000 habitants. «LGM» ville nautique dont l’environnement est préservé par une forte proportion d’espaces verts attire en nombre ses voisins dont les montpelliérains et s’impose comme une destination incontournable.
Loin des applaudissements des arènes, loin des foules hurlantes des villages en fête, loin des clichés à touristes, les manadiers, gardians, bayles et en plus grande proportion les bénévoles, font vivre les manades. Quelles que soient les conditions, ils veillent sur leurs taureaux, à cheval, tôt le matin ou tard le soir, au froid, au chaud ou sous la pluie.... Fidèles au gestes transmis par les anciens, ils perpétuent des races uniques, des terres précieuses, un écosystème fragile et souvent en danger.
Un impact économique, écologique, social et culturel pour l’ensemble du territoire. Des manades qui vivent principalement par leurs activités annexes; agriculture, fourrage, hébergement, vente directe, prestations événementielles et locations de salles principalement.
L’implication de cette activité dans le secteur économique est capitale ; Matériel, produits phytosanitaires, vétérinaires, fermage, clôtures, compléments alimentaires, fourrage.
Ces manades ne pourraient survivre sans l’aide de bénévoles/ amateurs qui consacrent une bonne partie de leur temps à une manade de coeur dont ils sont les meilleurs ambassadeurs. Ils sont agriculteurs, médecins, commerçants, artisans, étudiants, retraités... unis par une seule et même passion.
L’élevage façonne et entretien notre territoire c’est une valeur indissociable et indispensable.
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