Page 20 - L'OR Magazine /10 ANS
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               Numéro 4
Hiver 2016-17 /Saison 2/Episode 4
       Les Cabanes de Lansargues
Ces cabanes semblent flotter sans jamais dériver. Il faut remonter à l’époque du bronze,
au deuxième millénaire pour découvrir les us et coutumes de vie autours de l’Etang
et ses habitats lagunaires qui abritaient une civilisation d’hommes et de femmes des marais. «Les Terramares»
Puis, entre le XI ième et le XIII ième siècle, la pêche à la Maniguière, florissante et prospère, fit la richesse convoitée de l’Etang de l’Or , ou devrais-je dire «de l’Hort», véritable jardin à poissons...
L’esprit «cabanier», se transmet plus qu’il ne s’acquiert. Bien sûr les enfants , les amis, les copains, se réjouissent toujours de passer un moment, de préférence au printemps ou en été, pour un apéro- pétanque ou une «saucisse party», ou pour l’incontournable «gase» du mois d’Août.
C’est un peu comme si ces cabanes traversaient le temps, misant sur la bienveillance des éléments, et se fondant sur une «précarité durable».
Certaines, en pointe, défient les caprices d’Eole, et les fonds mouvants .C’est un peu comme ces décors de cinéma, qui nous ramènent immédiatement aux images du film pour oublier peut- être, les effets ravageurs du temps ...
Leur improbable longévité inspire le respect comme leur site qu’il nous faut protéger, non comme un musée, mais comme un patrimoine vivant.
Vivre sur l’eau ou au bord de l’eau, est avant tout un mode de vie, il ne peut en être autrement.
Il est certain qu’à choisir un canal ou une berge, Aigues-Mortes, entre mythe et réalité, offre un site d’exception.
Jamais loin de l’emblématique Tour de Constance et de ses remparts, il est facile de tomber sous le charme.
A quelques encablures au nord, hérons, flamants, manades et taureaux, puis Beaucaire et Arles.
Vers l’ouest, le Canal du Rhône à Sète, le Canal du Midi, puis Béziers, Narbonne, le Lauragais, Toulouse.
Au sud, le Grau du Roi et la Méditerranée.
Vivre sur l’eau, disent-ils est en somme plus de bonheur que de contraintes. Bien entendu mieux vaut être un peu bricoleur et maîtriser l’art de la soudure, car ici l’acier représente 100% de la structure. A l’intérieur, c’est le bois qui domine pour un meilleur compromis entre les impératifs techniques et thermiques, et qui conserve un atout esthétique inégalé.
Alors on revient en fait au fondamentaux et l’on prend conscience de la préciosité des ressources. On apprend vite à se débarrasser des habitudes dévorantes d’énergies.
Avant qu’elles ne soient transformées en résidence principale, ces «Freycinet» pour la plupart, transportaient des céréales, principalement dans le nord de la France.
Ces 160 tonnes dont 90 de lest, permettent de s’enfoncer dans l’eau pour, entre autre, passer les écluses. Elles sont aménagées comme un «loft» avec de grands espaces et pour cause, ces mensurations le permettent : 38,5 de long pour 5,05m de large. Pour l’anecdote, les écluses ne font que 5,20 m de large... Je vous laisse imaginer, mieux vaut avoir le compas dans l’œil !
Côté pratique:
C’est souvent le parcours du combattant avec EDF.
Certains possèdent des groupes électrogènes au fuel, pratiques en déplacement, mais qui peuvent être chers et contraignants C’est pourquoi l’énergie solaire avec ses panneaux photovoltaïques est une alternative de plus en plus utilisée. L’indépendance énergétique est appréciable mais il faut être parcimonieux dans la consommation. L’eau «paradoxalement» peut poser des problèmes.
On peut filtrer l’eau de la rivière, la traiter, c’est plus difficile avec celle du canal. Pour les eaux usées, vous devez disposer de cuves de rétention ou d’une station d’épuration interne car il s’agit de vivre en respectant l’environnement et la réglementation..
Vivre sur l’eau à Aigues-mortes, attaché mais libre ...
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