Page 23 - L'OR Magazine /10 ANS
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                Numéro 5
       l’Avranches, mystérieuse
Qui ne s’est jamais retourné sur elle en passant sur la route entre le lido et l’étang ? Qui n’a jamais donné son avis, son anecdote, un semblant de faits historiques, sur cette maison semblant flotter sur l’eau ?
Cette maison entretient tous les mystères qui l’habitent, en commençant par son nom, dû moins son étymologie. Alors laissons à ce sujet les idées reçues, et commençons son histoire sur des faits, rien que des faits, ce qui n’enlèvera rien à son statut emblématique. L’ Avranches, c’est son nom.
C’est en 1715, quelques mois avant que ne meurt Louis XIV, que sa construction, sous l’initiative de l’évèque et comte de Melgueil, fut décidée. On l’appela alors «La Maniguière de la Cabana Novo du Toc du Renard»...
Le Sel de Camargue
On connaît l’influence des Romains et plus particulièrement dans notre région. C’est l’un d’eux, un dénommé «Peccius» qui commerçait son sel. Une production qui permettait de conserver le poisson qui , via le Rhône partait vers le nord de l’Europe. C’est ainsi qu’il donna son nom aux «Salins de Peccais» à l’est d’Aigues-Mortes
La Vie en Rose ...
Emblématique, symbolique, féerique, majestueux, flamboyant, inapprochable et pourtant si familier, cet oiseau paraît être imaginé par le peintre Rousseau. Si les deux autres emblèmes de la Camargue que sont le cheval et le taureau, sont de nature et d’aspect rustique, le flamant lui, se distingue par sa grâce, sa finesse et ses airs un tant soit peu princiers.
Printemps 2016/Saison 2/Episode 5
   Autrefois symbole de la richesse de l’étang elle régnait sur un trésor de pêche, les maniguières, véritables entreprises capitalistiques. Les maniguières sont des palissades en bois de Tamaris tressés qui forment d’immenses pièges. Des filets, relevés chaque jour par les pêcheurs, y sont disposés, selon différentes méthodes et fonction de la nature des poissons attendus.
Ces Maniguières génèrent des revenus conséquents dont les bénéfices se partagent entre Clergé, rentiers, fermiers et pêcheurs. Cette manne financière suscite des convoitises et des abus.
Elle est le patronyme de cette famille qui, on ne sait pourquoi, est venue s’installer de la ville d’Avranche (Manche) sur notre territoire où elle prospéra très vite. Tous les membres occuperont des postes d’importance sur les communes de Mauguio, Saint- Aunès, Marsillargues, Lunel et Sommières.
Le premier acte où apparaît le nom de Davranches (Gabriel) date de 1741. Ce fut ensuite une longue histoire de passation, de rachats de parts, d’indivisions... A ce jour aucune demande de travaux permettant sa restauration n’a été accordée.
Elle fût au centre de toutes les convoitises, des familles se sont battues pour la conserver, elle marquât une ère de prospérité mais à ce jour elle fait figure de déclin.
Comme déçue par la mémoire des hommes, comme suspendue à un avenir plus qu’incertain, hier reconnue aujourd’hui taguée, on la dirait fatiguée d’avoir autant donné.
Son îlot triangulaire en forme de flèche, est un point fixe et sert de repère aux pilotes en procédure d’atterrissage sur la piste secondaire de Fréjorgues. A sa vue, ils descendent à 500 pieds, maigre mais unique utilité à ce jour.
Le principe de création du sel, obtenu par la concentration d’eau de mer jusqu’à sa cristallisation, reste la même depuis des millénaires, ce sont les techniques qui ont évolué jusqu’à la quasi complète mécanisation de la production.
Les premières traces d’exploitation du sel remontent au Néolithique.
Les Grecs, spécialistes, en font commerce dès leur arrivée à Marseille, plus tard , avec les Romains, on l’a vu avec Peccius, se développe la culture sur la zone d’Aigues-Mortes.
Il faudra attendre Charlemagne et les bénédictins de Psalmody pour donner à cette culture un véritable essor, très rentable. Plusieurs salins sont créés au fil du temps.
A la création de la Gabelle (impôt du sel), les salins sont fermés et gardés et il faudra attendre sa levée en 1791 pour retrouver une activité dans le secteur.
A l’aube du 19ème siècle et l’ère du productivisme, les exploitations se mécanisent, comme les transports, les salins se regroupent, et les grandes compagnies se forment .
Ainsi naît «la Compagnie des Salins du Midi» qui en absorbe d’autres et devient un groupe puissant produisant plus de 300 000 tonnes de sel chaque année à Aigues-Mortes sur une surface aussi vaste que Paris.
Les destinations du sel sont multiples, consommation humaine ou animale, l’industrie, la chimique, le déneigement, l’agriculture, le traitement de l’eau ...
Gros sel, cristaux bruts, fin, aromatisé ou non,et la célèbre fleur de sel qui signe, par petites touches la finesse de la cuisine méridionale.
Cet oiseau à l’instinct grégaire, est le seul échassier à avoir les pattes palmées. Il est ainsi totalement adapté au monde aquatique et l’on peut le surprendre à nager...
Son bec, spécifique et unique, lui permet de filtrer les planctons et de rejeter l’eau à la manière des baleines. Sa couleur si voyante qui le caractérise, est due à sa nourriture (une espèce de crevette «l’Artémia Salina», qui se nourrit elle-même d’une micro-algue qui pour se protéger de la salinité se pigmente en rouge)...ceci explique cela!
Au printemps, les flamants ont quasiment tous trouvé celle ou celui qui sera l’élu(e) de l’année (le flamant est volage et ne s’accouple jamais deux fois avec le même partenaire).
Il est temps à présent de trouver un lieu de ponte proche d’une zone salée et riche en planctons et de fabriquer de curieux nids de terre et de vase en forme de petits volcans.
Le couple couvera l’unique œuf pendant une trentaine de jours, avant de voir éclore une progéniture ... toute blanche.
Ainsi, les parents peuvent se séparer et eux même, choisir de s’envoler vers d’autres rives de la méditerranée ou bien rester sur le même site.
Car non, le flamant rose n’est pas un oiseau migrateur. Notre flamant de Camargue en revanche est nomade et peut choisir de partir vers l’Espagne, le Maroc, la Tunisie ou bien la Sardaigne, l’Italie du nord ou Malte, mais pour unique raison de trouver de la nourriture, sans destination de prédilection.
Il peut, si les conditions lui conviennent, rester 5 ou 6 ans sur le même site. Mais il a le temps, puisque comme la majorité des grands oiseaux, sa durée de vie est estimée entre 20 et 40 ans.
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