Page 39 - L'OR Magazine /10 ANS
P. 39

               Numéro 13
       L’OR ... à Séville
On y retrouve une culture qui s’apparente à la notre, Séville nous touche par son élégance, son ciel, ses couleurs, son soleil... Venu en pleine période «d’El Rocio», le plus grand pèlerinage d’Espagne. Un moment unique, rituel et spectaculaire.
Elle résume à elle seule toute l’Andalousie dont elle est la capitale, traversée par le Guadalquivir. Le fleuve mythique, véritable porte de l’Europe, lui donne un accès direct à l’ Océan Atlantique et lui permet son développement économique ainsi que la fertilité légendaire de ses plaines. Dans chaque avenue ou ruelle, sur chaque place, monument ou façade, on ressent ici le poids et les influences de l’Histoire, souvent tragiques, quelles soient musulmanes, juives ou chrétiennes. Après la première exposition Ibérico-Américaine de 1929, l’exposition universelle de 1992 donna à la ville et à l’Espagne toute entière, un rayonnement mondial contemporain dont elle bénéficie encore aujourd’hui. Mais comment parler de la belle andalouse sans ses traditions tauromachiques, ses élevages réputés, tant de toros braves que de chevaux, ses calèches et sévillanes.
Son palais de l’Alcazar inscrit au patrimoine de l’humanité, La cathédrale Santa Maria (la plus grande du monde), son stade Ramon Sanchez-Pizjuan du FC Séville, la Plaza de Espana où il y fut construit le bâtiment principal de l’Exposition Ibéro- américaine de 1929. La Romeria d’El Rocio, fête de la Vierge d’El Rocio, est en effet le plus grand pèlerinage d’Espagne (Pentecôte, 50 jours après Pâques). Les pèlerins affluent par dizaines de milliers, à pied, à cheval ou en calèche pour assister à un rituel spectaculaire qui peut réunir jusqu’à un million de visiteurs. Ils auront traversé le parc de Donana, (C’est un joyau naturel de 130 000 hectares classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO), pris des chemins chaotiques, traversé des rivières et marais pour enfin se retrouver dans ce village qui ne ressemble à aucun autre, avec son église incomparable, à la fois sobre et parée de dorures dépassant en richesse les plus hauts lieux du catholicisme.
Pour les hôtels les prix sont similaires à la France en revanche les bars, brasseries, restaurants et consommations sont plus abordables.
Les fortifications d’Aigues-Mortes
Aigues-Mortes fut choisie par Saint-Louis et ses officiers pour créer les conditions nécessaires et autonomes d’ un accès direct à la méditerranée, pour embarquer vers la Terre Saintes mais aussi pour devenir un lien terrestre entre Montpellier et l’Est. Le Roi y embarqua deux fois, le 25 août 1248 et le 1er juillet 1270 avec Philippe III dit le Hardi, son fils, qui en revînt seul. Celui- ci fit poursuivre les desseins de son père de finir l’enceinte de la cité par le Génois G. Boccanegra. Huit siècles après, ces fortifications sont toujours aussi belles.
Elles devaient également devenir un pont terrestre entre Montpellier et Marseille et pouvoir s’étendre vers l’est. En premier lieu, il fallut prendre possession du territoire. Des négociations vont avoir lieu entre les Comtes de Melgueil, et l’abbaye de Psalmodi. Pourparlers qui continuèrent sous Philippe III pour acquérir ensuite les Salines de Peccais. Les travaux commencèrent vers 1241. Chemins, routes, ponts pour commencer puis La célèbre Tour de Constance dont on estime la réalisation à une dizaine d’années après le début des travaux (1250). Le plan de la ville, la construction des remparts (vers 1269) pour la protéger des attaques et du sable, la distribution des rues, rien n’est laissé au hasard et chaque transversale majeure donne sur une porte. C’est Boccanegra, un Génois qui fut chargé, moyennant finances et avantages, par Philippe III le Hardi , fils de Saint Louis de poursuivre l’achèvement du port et des remparts qu’il fit , sur le modèle des fortifications du Moyen Orient. Nous savons déjà que la mer n’a jamais baigné les murs d’Aigues-Mortes.
La ville ne communiquait avec elle que par des étangs peu profonds. Pour rejoindre sa flotte composée de navires génois et vénitiens (environ 120 nefs) le 25 Août 1248, le jour de la Saint Augustin, Saint-Louis, dû prendre un bateaux à fond plat pour descendre le canal. En Effet, pour contenir jusqu’à 1,000 hommes le tirant d’eau des bateaux en partance pour la Terre Sainte était considérable. Ces navires étaient mouillés dans le golfe d’Aigues- Mortes en face d’un grau qui s’appelle encore le Grau Louis, et par lequel l’étang du Repausset s’ouvrait dans la mer.
La Tour LUMA à Arles
Ouverte au public, la TOUR LUMA et son espace, rayonne sur la ville et au delà des frontières. La tour est signée par l’architecte californien Frank GEHRY, rompu aux réalisations de fondations internationales.
Printemps 2018/Saison 5/Episode 13
   Elle s’érige comme un phare culturel en Provence diront les uns, et comme un anachronisme (notamment dû aux choix des matériaux et de sa climatisation), diront les autres . Mais Arles pouvait aussi avoir besoin de briller ... L’ancien site de maintenance de la S.N.C.F accueille d’immenses ateliers dédiés à la culture, aux échanges, mais aussi à la recherche, notamment sur la transformation et la réutilisation de productions ou de déchets de productions de Camargue. Un grand parc et un magnifique bassin (dont le film de la réalisation est visible sur place) agrémentent le tout et donne un sentiment de plénitude au cœur de la ville. Deux entrées sont possibles, la principale face à l’école de photographie, l’autre, côté des Alyscamps.
Avec ses 56 mètres de haut, sa déstructuration étudiée, ses reflets changeants, la tour peut faire penser aux arrêtes saillantes des falaises des Alpilles toutes proches, mais sa composition est tout autre... Elle renferme dans sa construction même des matériaux jusqu’ici considérés comme des déchets et qui ont fait ici l’objet de recherches appliquées pour leur réutilisation concrète notamment en terme de matériaux de construction.
La pulpe du tournesol pour des revêtements isolants, des algues pour leur transformation en tuiles ou pavés, le sel comme élément de surface décoratif, les déchets du riz pour de multiples réalisations du quotidien.
Une partie des anciens ateliers abrite des espaces de découverte et de restauration dans lesquels vous pouvez déambuler à votre guise. Allier culture, recherche, création, lieu de rencontre et de partage est une aventure qui prend vie et ce ne sont pas les milliers de visiteurs qui diront le contraire.
39
s
e
i
r
e
A
a
2
v
i
n
-
n
r
e
è
0
2
5
1
0
2
m
5

























































   37   38   39   40   41