Page 40 - L'OR Magazine /10 ANS
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                Ete 2018/Saison 5/Episode 14Numéro 14
        Nos fameux moulins
Si l’on vous dit Fontvielle, vous pensez moulin de Daudet et immédiatement ses fameuses lettres éponymes. Cette petite commune des Alpilles à proximité d’Arles cultive un patrimoine qui est entré dans la culture populaire.
De son vrai nom Moulin Ribet ou Moulin Saint Pierre, LE moulin en question fut construit en 1814 et broya du blé jusqu’en 1915.
Les trois Grâces sur la place de la
Comédie de Montpellier
EUPHROSYNE, THALIE ET AGLAÉ, ces trois Montpellièraines d’adoption sont devenues en moins de deux siècles et demi, les stars incontestées, le symbole indétrônable de cette ville. A l’origine réalisées comme fontaine pour la Place de la Canourgue, elles trônent sur la Place de la Comédie depuis 1793.
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Laissé aux caprices des vents et du temps, il se délabre rapidement et l’on doit sa restauration à l’association des Amis d’Alfonse Daudet qui souhaitait de plus lui créer un musée.
Mais ce moulin est un des quatre de la commune (Tissot-Avon, Ramet et Sourdon) qui font la fierté de ce charmant village des Alpilles à quelques minutes d’Arles et aucun écrit ne pourrait certifier celui qui avait la préférence du Poëte. Disons qu’ils participèrent tous à son inspiration, à son repos à sa recherche de sérénité.
Une sérénité qui n’est toujours pas à l’ordre du jour depuis quelques années sur la commune, qui voit s’opposer deux «visions» de l’avenir du moulin Ribet, avec des rebondissements politico-pittoresques dignes des récits de l’écrivain.
Pour ne citer que quelques chefs d’œuvres installés dans l’inconscient populaire comme «Les Lettres de mon moulin», qui se présentent comme un recueil de 24 lettres/nouvelles (écrites en région parisienne), «l’Arlésienne» (mis en musique par Bizet et qui ternit ses liens d’amitié avec F. Mistral) ou «La chèvre de Monsieur Seguin», «le Curé de Cucugnan» ou le célèbre «Tartarin de Tarascon», autant de récits qui offrent aux parisiens», un dépaysement exotique, hexagonale, méridionale, pittoresque qui ne manquât pas d’influencer M.Pagnol.
Né à Nîmes le 13 mai 1840, (ville dont il se passe de parler dans ses récits mais qui en revanche ne lui en tient pas rigueur en le célébrant du mieux possible), il meurt à Paris le 16 décembre 1897. Cet écrivain, auteur dramatique, poète, passera une partie de son enfance à Bezouse (30), puis à Nîmes pour ses études et à Alès comme «pion» et ensuite montera à Paris pour émerger dans le monde littéraire.
A.Daudet n’a jamais résidé dans le moulin que les touristes se pressent de venir voir.
Beauduc ...
Considérée à raison comme un espace naturel exceptionnel, la plus grande plage non urbanisée d’Europe à toujours été un sujet sensible, tant pour sa protection, ses usages ou son appropriation.
Elle est et a été au cœur d’arrangements, de polémiques, de décisions, d’intérêts personnels propres à l’Homme, mais elle est surtout de par sa situation exposée aux caprices, bien plus forts, d’une nature qui donne et reprend, s’impose et modifie en permanence ce joyaux de Camargue.
Si les premières cabanes apparaissent entre deux guerres, c’est dans les années 50-60 que naît le phénomène de cabannisation. Au départ pour les pêcheurs et telliniers, les locaux, s’approprient rapidement ce petit coin de paradis.
Lieu de villégiature préservé et destination à moindre coût des classes modestes, Beauduc devient dès les années 80, « the place to be», entendez, là où il faut être, par une clientèle plus aisée, en mal d’aventure et de décalage et se donner en 4x4 de préférence, un air de baroudeur...
Avec l’arrivée du Kite-Surf, cette plage devient tout idéalement un rendez-vous incontournable qui la classe parmi les «spots» les plus en vue et attire des milliers de pratiquants chaque année. Il faut dire que le lieu, vu du ciel ou de la plage est tout simplement magique !
Beauduc , sur la commune d’Arles, n’a pas la vocation touristique des plages du Piémanson (dites plages d’Arles) à l’accès plus simple et aux infrastructures adéquates.
Les Cabanes du Sablon (environ 75), semblent bien être en capacité de s’y retrouver face au labyrinthe juridique, aux décisions parcellaires, aux expertises, aux jugements et autres interprétations parfois contradictoires.
Situé sur un terrain privé des Salins, il est en dehors du Domaine Maritime.
Néanmoins il est vraisemblable qu’il doit à terme se conformer à des modifications structurelles en terme de stationnement, de sécurité, d’assainissement et de salubrité.
Une poignée d’hommes et de femmes en quête d’évasion souhaitant inscrire et déclarer durables, les plaisirs éphémères, donner au lieu ses us et coutumes , en faire un mode de vie sans pour autant rejeter ni perdre les règles sociales qui perdurent puisque même ici, classement, hiérarchie, appartenance se revendiquent :
Par l’antériorité d’occupation, par l’usage, par la fonction, que l’on soit de passage ou qu’on y ait un cabanon, que l’on soit pêcheur ou kite surfeur.
En 1770 où l’eau était devenue indispensable et recherchée, l’im- plantation de fontaines au centre ville était attendue par tous. Pour la première des 3, le lieu d’implantation était tout trouvé, la place de la Canourgue, véritable «Place to be» de l’époque. Le sculpteur ne fut désigné que 3 ans après. C’est Etienne DANTOINE (Carpentras 1737- Marseille 1809) qui sera chargé de réaliser l’œuvre, ainsi qu’une deuxième fontaine (nous y reviendrons). Il rend son travail en 1776 non sans soucis et procès avec la Mairie) Ces trois «Charités» de la mythologie Grecque symbolisent la joie, l’abondance, la splendeur, le charme et la créativité. Elles furent célébrées par les plus grands comme Raphaël, Rubens ou Cranach l’ancien. L’ œuvre originale réalisée par ETIENNE DANTOINE (a qui la commande officielle fut passée mais qui n’a jamais signé l’œuvre ...) est classée aux Monuments Historiques depuis 1963. Ce n’est qu’en 1793 que ces 3 Grâces prendront leurs quartiers place de la Comédie, posées sur le socle de la Statue de Louis XIV, démantelée lors de la révolution.
Au cours des années, la fontaine fut souvent déplacée à cause des travaux réalisés sur la place et réparée dû aux égards du temps. (1842, 1976). En 1989, compte tenu de l’état critique des déesses, il fut décidé de les protéger en les transférant dans l’Opéra juste en face. Depuis c’est un moule en résine qui domine «L’œuf»*. Elles sont le symbole adopté de la ville.
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