Page 47 - L'OR Magazine /10 ANS
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Le Val d’Enfer
aux Baux de Provence
Avant de visiter ce village pittoresque chargé des richesses de l’histoire, ses ruelles, son église, ses musées, ses placettes, ses échoppes, et bien sûr les vestiges de son château, prenez le temps de parcourir tout ou partie d’un circuit hors du Temps..; Le Val d’Enfer. Depuis les carrières de lumières ou à proximité parcourez, à votre rythme, ces décors naturels que Cocteau mit en lumières dans «le Testament d’Orphée» Frédéric Mistral imaginait que Dante, subjugué par le décor s’en inspira pour décrire son enfer dans la Divine Comédie.
Ce royaume minéral des Alpilles est l’étape incontournable d’un circuit provençal pour plonger au coeur de l’histoire du territoire. Aujourd’hui, faisant partie des plus beaux villages de France, ce piton magistral que son château domine, surplombe une vallée dont les paysages et senteurs vous transportent, que vous soyez d’ici ou d’ailleurs ... la magie opère. Alors sachez que si vous venez de récupérer ce magazine, vous n’êtes jamais à plus de 60 minutes de ce joyau de Provence ... Les premiers textes connus du Xe siècle font état du «Balcium Castrum». Ils mentionnent le nom du seigneur du lieu «Pons le Jeune» dont les descendants adoptent le nom des Baux pour patronyme.
Cette fortification a été remplacée au XIIIe siècle, lors de la grande campagne de travaux des seigneurs Hugues et Barral des Baux par le donjon, profitant ainsi de la configuration naturelle du rocher servant d’appui aux autres bâtiments du château.
C’est en 1642 que Louis XIII, en application du traité signé à Péronne le 14 septembre 1641, érige Les Baux en marquisat, au profit du fils du prince Honoré II de Monaco, Hercule Grimaldi.
Si ce lien s’est officiellement éteint à la Révolution française, il n’a jamais disparu, ni des cœurs ni des mémoires, et reste gravé dans l’histoire des deux rochers. D’ailleurs, le titre de marquis des Baux continue d’être traditionnellement porté par le Prince héréditaire de Monaco.
Tout dans le village marque ce lien par des armoiries; sur le Fronton de l’hôtel de Manville, sur la portes d’Eyguières (seule entrée jusqu’au XIX è), dans la nef de l’église, sur les vitraux ... La principauté ne manque pas d’ailleurs de contribuer à la mise en valeur de ce patrimoine.
Cette relation privilégiée est toujours d’actualité.
Le Château de Melgueil
La municipalité de Mauguio Carnon a souhaité valoriser son patrimoine historique. C’est pourquoi, elle s’est engagée dans des travaux de réhabilitation du Château de Melgueil.
Numéro 17
Printemps 2019/Saison 6/Episode 17
Un camp "d’internement"
Entre le 15 juin 1942 et le 15 octobre 1944, près de 700 personnes ont été internées ici, parce que « de race : Nomade » et dont 25 y décédèrent sans sépulture
Devant la surpopulation des camps de concentrations le régime de Vichy
décide dès fin 1940 de la création d’un camp réservé aux nomades en zone sud. Seule, une stèle d’acier en bord de route à Salier (commune d’Arles) marque l’emplacement de ce camp de la honte.
Le 6 avril 1940, un décret pris juste avant la percée des troupes allemandes, déclare que «la circulation des nomades est interdite sur la totalité du territoire métropolitain pour la durée de la guerre» Devant la surpopulation des camps de concentrations le régime de Vichy décide dès fin 1940 de la création d’un camp réservé aux nomades en zone sud.
On fait appel aux entreprises locales et à un sagnier des Saintes- Maries-de-la-Mer pour construire le camp avec la main d’œuvre gratuite des premiers internés transférés depuis le camp de Rivesaltes. Ils travailleront ensuite dans les mas alentours sans jamais recevoir un salaire.
Les conditions de traitements sont particulièrement odieuses. Les prisonniers dorment par 10 ou 15 dans des cabanes précaires de 4x8 mètres, dans une situation sanitaire déplorable, sans aucune hygiène, souvent malades et sous-alimentés.
Dans son rapport du 9 septembre 1943, le médecin-inspecteur souligne, que «le camp ne serait plus qu’une nécropole» si le personnel avait respecté à la lettre les directives du Ravitaillement. La décision de construire un camp spécial pour les nomades à Saliers est prise le 25 mars 1942. Le 27 novembre, un premier convoi de 299 nomades en provenance de Rivesaltes, arrive à Saliers.
En tout, près de 700 nomades y sont internés entre 1942 et 1944, et vingt-cinq personnes y sont mortes de faim, de froid, de mauvais traitements et d’incurie.
Le 18 août 1944, Le camp est mitraillé par l’aviation anglo- américaine par confusion. 211 prisonniers en profitent pour s’échapper. Il est officiellement dissous le 15 octobre 1944. Aujourd’hui aucune traces du camp ne subsistent, seules quelques photos sont parvenues jusqu’à nous et les seules images tournées à Saliers le furent en 1952 quand Henri-Georges Clouzot y tourna des scènes de son film «Le Salaire de la Peur» avec Yves Montand et Charles Vanel. Le camp sera ensuite dynamité et entièrement rasé.
La volonté Melgorienne a été de restaurer le bâtiment à son état initial de construction c’est-à-dire de réussir à rénover les parties construites aux XVIe et XVIIe siècles, en supprimant les ajouts du XIXe siècle, afin de rendre toute sa lisibilité à l’édifice et ainsi affirmer son caractère unique et exceptionnel.
Le château bénéficie de nombreux éléments remarquables. Ainsi en est-il de la salle voûtée qui est située au rez-de-chaussée. Le plafond de cette salle d’apparat et de réception à l’époque, est maintenu par une remarquable voûte à liernes et tiercerons, équivalent à celles des cathédrales d’Albi et de Viviers.
Le plafond à la française en bois en sapin et épicéa date également de l’état initial du bâtiment, première moitié du XVIe siècle.
La suppression de bâtiments, ajoutés au XIXe siècle, a permis de dévoiler la façade sur jardin et de restituer les baies du XVIe siècle tandis que les ouvertures XIXe siècle ont été bouchées.
Les fenêtres sont des croisées ou demi-croisées à meneaux. Des volets bois ont été ajoutés, à l’intérieur comme il était de coutume à l’époque. Des vitraux ont été réalisés et posés en se basant sur les types de verres et de configuration qui existaient au XVIe siècle.
Au deuxième étage, sous combles, ce sont des lucarnes qui ont été recrées en suivant les traces archéologiques trouvées dans la pierre et permettant d’en rendre les proportions.
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