Page 52 - L'OR Magazine /10 ANS
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Numéro 20
Hiver 2019-20/Saison 7/Episode 20
Le Roseau, la canne
100% naturel, le roseau de camargue fut un élément indispensable à la vie domestique en Camargue.
Aujourd’hui, toujours exploité mais pour des raisons moins vitales, il est l’élément indispensable de la vie en extérieur, dans le sud et ailleurs.
L’histoire de la récolte de la sagno débute au XIIIème siècle. Du Moyen Âge au début du XXème siècle, coupée verte en été et séchée sur place, la sagno assure la majeure partie des fourrages des ânes, mules et mulets. L’hiver, la coupe du roseau est rare : elle sert à recouvrir les cabanes de gardians et à fabriquer quelques « paillassons », des nattes de roseau destinées à protéger les cultures maraîchères.
Après la seconde guerre mondiale, la récolte de la sagno prend une autre dimension. Les besoins alimentaires énormes dans toute l’Europe poussent les pays du Nord, la Hollande notamment, à assécher leurs marais pour gagner des terres arables. Ils sont alors en pénurie de roseaux, qu’ils utilisent pour couvrir les toits de leurs maisons. Les négociants partent en quête de nouvelles sources d’approvisionnement et découvrent le roseau de Camargue, d’excellente qualité. A partir des années cinquante, le marché se développe tant que les sagneurs se convertissent en nombre à l’exploitation du roseau d’hiver. C’est le début d’une ère dorée pour les habitants de Vauvert et de Gallician, pays de roselières. Bénéficiant d’un excellent bilan environnemental, le roseau est un matériau qui intéresse les porteurs de projets d’habitations écologiques. Sa teneur en silice lui donne une durabilité exceptionnelle et une résistance aux agents climatiques, et sa conductivité thermique est aussi intéressante que la laine de roche. De ce fait, on le retrouve sous forme de panneaux préfabriqués de terre-roseaux compressée pour l’isolation, ou de treillis qui servent de support d’enduits à base d’argile ou de plâtre.
Produit local 100% naturel, entièrement biodégradable en fin de vie, il ne consomme pas ou peu d’énergie grise.
Des programmes de gestion globale sont élaborés avec pour objectif le maintien de cette activité et la sauvegarde de l’intérêt patrimonial des roselières, milieux emblématiques de la Camargue Gardoise et la Camargue du delta du Rhône.
Escapade à Aigues-Mortes
Les espaces marécageux et lagunaires d’Aigues-Mortes sont nés de la dérive vers l’ouest du Rhône et à la répétition de ces phénomènes pour que le fleuve rejoigne la mer par les graus.
L’histoire de cette cité est lié à celle du sel. Le sel qui au fil des siècles et notamment au moyen-âge prendra un essor économique et culturel tel, que la cité deviendra un centre névralgique incontournable des échanges maritimes et du commerce en général.
Mais avant que Saint Louis ne jette sont dévolu sur la ville, ses prédécesseurs bâtissent et aménagent la zone. Au Vème siècle, les moines de l’Abbaye Bénédictine de Sainte Victoire de Marseille s’installent sur une ancienne villa gallo-romaine appelée Psalmodi. Charlemagne en 780 participe à la reconstruction de l’Abbaye après l’invasion sarrazine et fait ériger une tour (Matafère) qui serait située à l’emplacement de l’actuelle Tour de Constance. Les moines y créèrent un port d’intérieur pour protéger les bateaux.
10 portes et 6 tours :La porte principale «la Gardette», celle par laquelle vous allez très certainement entrer fut, du XVI ème au XVII ème, l’unique accès à la cité, elle révèle les vestiges d’un pont-levis, les 9 autres portes ayant été murées :
La porte Saint-Antoine, la porte de la Reine, la porte de la Marine (face au port de l’époque), la porte des Moulins (qui en abritait deux) et la porte de l’Organeau. Mais aussi 4 poternes : celle des Cordeliers, de l’Arsenal, des Galions et des Remblais (ou porte de Montpellier). Les Tours, Celle de Constance, la plus emblèmatique, mais aussi celle du sel, de la Mèche et de Villeneuve. Sans oublier celle de la Carbonnière, à quelques kilomètres qui servit de péage et de contrôle.
Les travaux commencèrent vers 1241 avec des chemins, routes, ponts pour commencer puis la célèbre Tour de Constance dont on estime la réalisation à une dizaine d’années après le début des travaux (1250). Le plan de la ville, la construction des remparts (vers 1269) pour la protéger des attaques et du sable, la distribution des rues, rien n’est laissé au hasard et chaque transversale majeure donne sur une porte. C’est Boccanegra, un Génois qui fut chargé, moyennant finances et avantages, par Philippe III le Hardi , (fils de Saint Louis) de poursuivre l’achèvement du port et des remparts. Il se basa sur le modèle des fortifications du Moyen Orient.
Aigues-Mortes est aussi un lieu emblématique de la gastronomie régionale. Ici , de très nombreux restaurants vous proposent les spécialités camarguaises salées ou sucrées. Chaque année, des millions de touristes arpentes ces ruelles.
Notre dame d’Aleyrac face au Pic St-Loup
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Sur la Commune de Sauteyrargues, dans l’Hérault, la chapelle Notre-Dame-d’Aleyrac est un superbe édifice religieux construit entre le XIIe et le XIIIe siècle, tout proche du hameau de Lascours. De style roman languedocien, la chapelle est inscrite aux Monu- ments Historiques pour son arc triomphal et son abside.
D’ici, parcourez les chemins en longeant la colline dite de la Côte. Vous êtes à quelques enjambées des domaines de Lascours, de Lancyre et de la Roque, des noms qui doivent vous rappeler quelques bonnes bouteilles ...
Cette Chapelle offre une magnifique esplanade bordée de pla- tanes, une vue sur les vignobles qui l’entourent et surtout un point de vue rare sur le Pic Saint-Loup, l’Hortus et le Château de Montferrant. Le site n’est que rarement ouvert, excepté pour des pèlerinages ou mariages.
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