Page 56 - L'OR Magazine /10 ANS
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                    Nos Fontaines
Source vitale et de santé publique, souvent unique point d’eau avec le lavoir il y a encore peu de temps, elle sont devenues au fil des ans, symboliques, ornementales ou/et prouesses techniques. Les fontaines participent à l’animation d’un quartier, d’un village, d’une ville et s’inscrivent comme éléments fondamentaux de l’architecture urbaine.
De Montpellier à la Vaunage, de Nîmes à Arles, des Alpilles à l’Uzège ...
Un tour du territoire des Fontaines exceptionnelles
La source du Lez
Numéro 23
Automne 2020/Saison 7/Episode 23
   Un forêt sous-marine à quelques mètres de nos cotes
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Pour la partie Ouest du territoire (Montpellier), avec le Lez et son affluent le Verdanson qui permettent d’alimenter nombre de fontaines dans la ville, des plus simples aux plus emblématiques, relevant parfois les défis à la gravitation.
Plus à l’Est, on leur dédie de véritables temples.
A Nîmes, les Jardins de la Fontaine illustrent ce culte millénaire.
A Arles, alimentées par le Rhône, elles sont commémoratives à la piété, symboliques, bucoliques, antiques. Aujourd’hui un vaste programme de réhabilitation est d’ailleurs en cours pour la ville. Poussez un peu plus à l’Est, dans les Alpilles, un pays largement irrigué par de multiples canaux, pour découvrir celles de Maussanes, d’Eyguières, de St Rémy , d’Aureilles ...
Plus près de la mer, celle d’Aigues-Mortes, monumentale, en hommage à St Louis, ou plus au nord à Uzès où elle trône sur la célèbre Place aux Herbes...
Elles se comptent par centaines et sont une source merveilleuse «d’idées étapes» que nous ne manquerons pas de suivre pour vous...
Vous connaissez la douceur mais aussi les humeurs de ce fleuve côtier... de Saint- Clément de Rivière d’où il prend sa source (à ce sujet certaines recherches tentent à démontrer qu’elle serait alimentée en partie, en amont, par le cours souterrain du Vidourle à Saint-Hippolyte du Fort) pour se jeter dans la mer une trentaine de kilomètres plus loin.
On connait ses crues remarquables et fulgurantes, son aqueduc crée par Pitot et inspiré du Pont du Gard, son utilité publique comme fournisseur d’eau à la ville de Montpellier, son impact esthétique sur les villes qu’il traverse comme Prades-le Lez, Montferrier/lez, Castelnau-le-Lez, Montpellier, Lattes et Palavas avant de se jeter dans la mer.
Nous vous proposons ici une idée de promenade à deux pas de chez vous (ou à 1 heure) pour profiter, en période sèche, de la fraîcheur de ses rives et en saisons plus humides, d’admirer et d’écouter son flot surgissant des profondeurs de la terre pour apparaître dans une large vasque.
(Une source qui par son débit le classe 7ème de France en tant que résurgence de type «Vauclusien)
Des panneaux d’informations sont à votre disposition pour vous éclairer sur l’exploitation technique du captage des eaux, son histoire, son environnement, sa faune et sa flore protégées par son inscription au réseau Natura 2000. Son milieu aquatique héberge des espèces rares dont un poisson endémique , le Chabot du Lez.
A la sortie nord de Prades-le-Lez en direction de Saint-Mathieu-de- Tréviers, le Château de Restinclières trône au coeur d’un domaine verdoyant et aménagé de 200 hectares, une végétation hétéroclite qui contraste avec des jardins à la française de cette «Folie» Montpelliéraine du XVIIème. On développe ici l’agroforesterie, un process qui consiste à associer des arbres sélectionnés avec des cultures locales pour en améliorer la productivité, la fertilité, sa faune. La nature au service de la nature en fait..
L’équipe du «GRAAL» (Groupement de Recherches Archéologiques du Littoral Languedocien), a découvert fortuitement et confidentiellement en 2018, les vestiges d’une forêt. Aujourd’hui ses vestiges reposent à quelques dizaines de mètres de profondeur et à moins de 1000 m des côtes, entre Palavas et Carnon.
Datés à environ 8000 ans, les restes de cette forêt mésolithique submergée, sont étudiés par les services de la DRASM, le CNRS et différents laboratoires spécialisés, toujours en collaboration avec le «GRALL», inventeur de cette découverte, classée troisième mondiale.
En ce mois de septembre 2020, les plongeurs archéologiques ont mené une opération de relevés et de prélèvements qui permettra de mieux comprendre l’évolution de notre littoral... Plusieurs laboratoires indépendants, français , américains ou polonais, en fonction de leurs spécialités, travaillent sur les prélèvements. Les premiers résultats ont permis de dater cette forêt à environ 6000 avant J-C, période où le niveau marin a fortement monté.
Des chercheurs du CNRS étudient la nature même de cette forêt, sa surface, le paysage qu’elle composait, son environnement, cherchent à dessiner plus précisément nos côtes et leur biodiversité, redéfinir la topographie et identifier la présence de populations humaines sur nos côtes lacustres.
Les dernières plongées (septembre 2020) vont permettre, grâce à un matériel numérique spécial, de numériser les zones identifiées et de modéliser en 3D les souches existantes.
L’importance reconnue de ce site entraînera à terme une demande d’inscription au patrimoine national.
Il faut imaginer que l’actuel fond de notre littoral était aussi vallonné que les collines de la «Gardiole» par exemple, qu’au fil du temps, de la montée rapide de eaux à la fin de l’ère glacière, ces vallons devenus immergés ont été peu à peu comblés par le sable, les sédiments, et autres vases, termites marines et modifiés sous l’influence des courants et autres tempêtes.
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