Page 59 - L'OR Magazine /10 ANS
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                      Jean Moulin de Montpellier à Eygalières
Numéro 24
Ete 2021/Saison
Noilly Prat, une famille, un patrimoine, un territoire
Le Noilly Prat est le vermouth* le plus ancien et le plus réputé de France.
En 1813, Joseph Noilly, marchand de vin et d’épices à Lyon, élabore la recette du Noilly Prat Original Dry avec des cépages blanc de la région de Marseillan, lieu emblématique de création et de maturation.30 ans plus tard, il ouvre une usine de production à Marseille et commence l’exportation. C’est un véritable succès en Amérique et notamment en Louisiane.
En 1855, l’union maritale avec la famille Prat donne naissance à «Noilly Prat & Cie». Ce Vermouth devint l’élément essentiel aux plus grands cocktails, surtout depuis ce jour de1911 où le plus réputé des barman de New-York décréta que le mythique “Classic Dry Martini Cocktail” ne pouvait être fait autrement qu’avec du Noilly Prat ! Ajoutez à cela les folles années de la prohibition et obtenez un fabuleux mélange de réussite outre-atlantique.
A la fin du XIXè le phylloxéra attaque et détruit le vignoble français mais seuls les terroirs sableux sont épargnés par les submersions hivernales.
Louis Prat-Noilly pour assurer sa production nécessaire, rachète en 1882 le domaine de Montcalm, y fait construire un ensemble d’ habitations (château, caves, écuries, lavoir, boulangerie, école, chapelle). En 1905, les vignes s’étendent alors sur une superficie de 305 hectares. le Domaine de Montcalm illustre bien ces hameaux quasi autonomes crées au milieu de vastes terres et dans ce cas précis par des fortunes citadines, en l’occurrence marseillaises. Elles y voient un centre de profit mais aussi et surtout un lieu de réceptions et de relations publiques (par ses chasses prisées) C’est aujourd’hui un vignoble Vins Sable de Camargue de de 40 hectares en BIO.
En 1893, le domaine «Château d’’Avignon» sur la commune des Stes Maries de la Mer revient à la famille NOILLY-PRAT, véritable empire commercial fondé sur la fabrication et la distribution de vins et spiritueux, peu de temps après avoir acquis le Domaine de Montcalm. Louis Prat-Noilly (1845-1932), le fait entièrement et somptueusement réaménager.
Il en fait un domaine expérimental, précurseur, conçu pour durer et s’inscrire en parfaite cohérence avec son environnement et son époque, un domaine modèle de 21 hectares.
Plus encore que de devenir un centre de production performant, il est aussi un modèle économique, social, culturel, artistique (hébergements ouvriers, mutuelles, écoles, centre médical, eau chaude, électricité, expositions, jardins botaniques ...Il est aujourd’hui remis à la vente après avoir été aux mains du Conseil départemental...
8/Episode 24
Le Marquis de Montcalm
     Cette photo, incontestablement la plus célèbre de ce héros national fut réalisée par son ami d’enfance, Marcel BERNARD.
Elle fut prise à Montpellier durant l’hiver 1939, juste avant l’occupation, sur l’un des piliers des Arceaux (aqueduc célèbre qui menait l’eau aux jardins du Peyrou). C’est cette même photo que choisit sa soeur Laure, pour la cérémonie de transfert des cendres de son frère au Panthéon, le 19 décembre 1964.
André MALRAUX déclamant « Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé... »
Né le 20 juin 1899 à Béziers,
ayant obtenu son baccalauréat en 1917, il suit des études de droit à l’université de Montpellier, tout en travaillant au cabinet du préfet de l’Hérault.
Après sa rencontre avec le Général de Gaulle, Jean Moulin est parachuté dans les Alpilles, à EYGALIERES dans la nuit du 1er au 2 janvier, pour accomplir la lourde mission qu’on lui a confiée : Unifier et réorganiser la résistance sous l’autorité du Général. Il mettra en place plusieurs services de communication et d’études après avoir fondé l’Armée secrète, dirigée par le général Delestraint.
C’est ici, lors de son retour de Londres en 1942, qu’il souhaite être parachuté et y trouver refuge. Cette opération nommée «blind», en Jargon de la RAF, veux dire, «sans soutien de réception au sol» aura lieu dans la nuit de la Saint Sylvestre 41/42.
Ils y arriveront mais après une longue et glaciale nuit de marche, puisqu’une erreur de largage les fait atterrir, dans des marais proches de Mouriès à 20 km du point prévu.
Plus tard, les trois compagnons se retrouvent à Lyon où le réseau supervisé par Jean Moulin dit «Max» prendra l’ampleur qu’on lui connait , un rôle capital pour la résistance.
Arrêté dans le Rhône à Caluire le 21 juin 1943 par Klaus Barbie, en compagnie de sept autres résistants, dont Raymond Aubrac, il fut transféré une semaine plus tard à Paris, puis à Neuilly.
Torturé par la Gestapo et sans doute aussi, hélas, par les auxiliaires français du groupe Bonny-Laffon, le préfet, agonisant, aurait été mis dans un train en direction de Berlin.
Celui qui savait tout, et torturé pour cela ne parlera jamais!
Louis Joseph de Montcalm-Gozon, marquis de Saint-Véran (dit de Montcalm), est né le 28 février 1712 à Candiac (30) dans le château familial et mort au combat le 14 septembre 1759 à Québec (Nouvelle- France).
Initié très jeune aux métiers des armes il participe activement et glorieusement à de nombreuses guerres et campagnes en Europe (Guerre de succession d’Autriche) où il sera plusieurs fois gravement blessé. Héros de la guerre de 7 ans, fait Chevalier de l’Ordre de Saint Louis, Il est envoyé à 31 ans comme commandant des troupes françaises en Amérique du Nord . Défendant avec courage et détermination les intérêts français au Canada, il mourra face aux troupes anglaises à la bataille de Québec le 14 septembre 1759, pleuré par l’ensemble de ses troupes.
Durant cette même bataille, le jeune général britannique, James Wolfes meurt lui aussi. Les deux hommes deviennent dès lors les héros de la mémoire militaire française et britannique.
Quatre jours après la mort du Marquis, Québec ouvrira ses portes et bientôt les anglais seront maîtres de tout le Canada, dont l’intégration dans l’Amérique du Nord britannique sera définitivement instituée par le traité de Paris en 1763. Le Hameau de MONTCALM, au coeur de la Petite Camargue Gardoise se distingue au loin par, son château d’eau, l’étendue de son domaine viticole et à quelques 500 mètres, comme une île au milieu des vignes une jolie chapelle romano-byzantine.
Louis Prat-Noilly pour assurer sa production nécessaire, rachète en 1882 le domaine, y fait construire un ensemble d’ habitations (château, caves, écuries, lavoir, boulangerie, école, chapelle). En 1905, les vignes s’étendent alors sur une superficie de 305 hectares.
A cette époque les vignes du domaine ne sont pas d’un rendement élevé et le domaine est plus connu comme en un lieu de réception de la Bourgeoisie Marseillaise et en relais de chasse huppé, qui comptait pas moins de quatre gardes chasse.
En 1932, à la mort de Louis Prat-Noilly qui n’avait pas d’héritiers directs, le Domaine est mis à la vente puis morcelé.
Son Château néo-renaissance est passé de mains en mains, de la lumière à l’ombre, vidé de toute son âme et laissé en ruines ... son état de délabrement est avec le temps peu à peu caché par une imposante végétation.
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