Page 60 - L'OR Magazine /10 ANS
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               Numéro 25
Automne-Hiver 2021-22/Saison 8/Episode 25
       Le Vaccarès
Pour prendre la pleine mesure de son étendue, les airs seraient la meilleure option, mais pour ne pas déranger sa faune, préférons la terre ferme. Rien qu’en le contournant, découvrez un condensé de Camargue. Des terres basses, des roseaux, des chevaux, des taureaux, des flamants bien sûr, mais aussi bien d’autres espèces et de l’eau, beaucoup d’eau. Quelques aménagements surélevés en bord de route vous permettent d’admirer cet étang qui tire son nom du provençal «lou Vacarès», (là où paissent les vaches). Bienvenue au coeur de la Camargue.
D’une superficie de 65000 hectares, Large et peu profond (1,20 m), le Vaccarès fut longtemps et depuis les «Ligures»(5500 ans av JC), une zone de pêche foisonnante et appréciée. Au 19ème siècle, rapports, directives et plans façonnent la Camargue d’aujourd’hui : Digue à la mer, vannes d’écoulement, abaissement du Vaccarès, réalisation de canaux d’irrigation, de relevage, de drainage, de dessalage...
Des périodes durant lesquelles on pouvait croire que les nouvelles technologies bénéficiaient d’un pouvoir immuable. Situé sur les communes des Saintes-Maries-de-la-Mer et d’Arles, le Vaccarès, se démarque par la diversité de sa faune, de son avifaune (près de 300 espèces) et de sa flore. Situé au coeur du Parc Régional Naturel de Camargue, la quasi totalité du Vaccarès est protégée depuis 1927 et est officiellement reconnue Réserve Naturelle en 1975.
Sur ses berges et dans son environnement immédiat nous pouvons y apercevoir de grands mas, domaines et propriétés agricoles (riz, céréales et vins) et d’immenses espaces de chasses privées, des restaurants atypiques, des gîtes et chambres d’hôtes au décor de magazine et bien sûr des élevages de taureaux et de chevaux Camargue, fierté de ce pays, qui contribuent au succès de l’agrotourisme local.
Plus qu’ailleurs il est ici question de concilier la défense des espaces protégées et la survie des espaces artificialisés sachant qu’ils sont interdépendants.
Depuis toujours, l’eau est ici sujet à la dualité entre le sel et l’eau.
Le sujet est hautement sensible. C’est l’enjeu historique et vital de la Camargue qui est partagé par tous mais aussi le sujet de toutes les confrontations. Les courants idéologiques, humains, corporatistes, politiques et autres s’y affrontent sans trouver à ce jour de solutions concertées. «Il faut savoir que cet étang est une véritable baignoire d’1,20 m de profondeur environ exagérément chargé en sel, qui présente tous les effets du «confinement» (sans grandes solutions d’évacuations) et qui peut conserver une molécule d’eau plus de vingt ans!
L’Olive sacrée
Arbre légendaire, l’olivier est né plus de
60 000 ans av JC sur la partie occidentale de la méditerranée et au proche Orient.
Ses fruits et son huile étaient utilisés par les égyptiens pour leur consommation quotidienne et leurs rituels. Toujours présent dans les religions méditerranéennes polythéistesoumonothéistes, ilestreconnu comme symbole de force et de lumière mais aussi arbre de paix béni.
L’olivier sauvage, l’oléastre, était présent sur le territoire actuel du pays de Nîmes. Sa culture s’est développée dans le midi de la France lors de l’installation des Grecs à Marseille vers 600 avant J.-C. C’est à ce moment-là qu’ils auraient créé le « plant de Collias », du nom d’un village gardois, à partir de la greffe d’un olivier sur un « oléastre », olivier indigène. Développée lors de l’installation des Grecs, la culture de l’olivier s’est ensuite intensifiée avec l’implantation des colonies romaines sous Auguste.
Le succès fut tel, qu’au milieu du IIème siècle après J.C., le midi de la Gaule exporte des olives et son l’huile en Italie. S’en suivirent 2 millénaires durant lesquels la culture de l’olivier n’a jamais cessé. Malgré les aléas climatiques qui jalonnent son histoire, cet arbre s’en est toujours relevé. Les Égyptiens firent partie des premiers à utiliser, dans leur vie quotidienne mais également dans leurs rituels, les produits de l’olivier (pour les lampes à huile dans les temples ou lors des rites funéraires par exemple). L’apogée de l’olivier dans les temps modernes se situe au XVIII ème siècle. En France, on comptait 26 millions d’arbres (4 millions de nos jours).
En 1942, le Gard est le 1er département producteur. On y compte 54 moulins. La participation de l’état avec sa politique d’aide à la production a également permis de rendre les approvisionnements possibles. Cet élan était néanmoins trop beau...en février 1956, après un mois de janvier particulièrement chaud, un froid polaire s’est abattu sur la France.(5 millions d’arbres détruits ou arrachés). Les agriculteurs subissent ce mois glacial affichant des températures de -15°c. Rares ont été les oliviers épargnés. Cette histoire a laissé des marques sur notre paysage oléicole.
L’huile d’olive est excellente pour la santé, dans le cadre d’un régime alimentaire sain : elle permet de lutter contre le cholestérol, ce qui en fait une alliée de choix tout au long de la vie. Elle possède aussi un effet détoxifiant et régénérateur.
Plusieurs AOP réparties dans l’Hérault, le Gard et les Alpilles se distinguent par leur renommée.
Le pont Langlois à Arles dit "Pont Van Gogh"
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Le pont de Langlois construit vers 1820-1830 (du nom de l’employé chargé de le garder) comptait parmi les 11 ponts-levis du canal d’Arles à Bouc. Il fut, comme les autres, remplacé en 1930 et détruit en 1944 à l’exception de l’un d’entre eux, à Fos. En 1959, le pont- levis en bois de Fos, gênant une opération de voirie, fut démonté. Le syndicat d’initiative d’Arles s’en porta acquéreur, en vue de son remontage à l’identique de celui peint par Van Gogh.
Des contraintes techniques ne permettant pas de le replacer sur le site initial, il fut remonté et restauré sur le même canal, mais quelques kilomètres en aval en 1997.
Vous pouvez ainsi avoir une idée de la vue du peintre qui réalisera 3 toiles de ce pont en 1888. toiles nommées «Pont de Langlois aux Lavandières» ... même si le lieu demanderait qu’on lui apporte un peu de soins...
Cette oeuvre est actuellement exposée au Rijksmuseum Kroller- Muller à Otterlo, en Hollande.
On le rejoint, aprés avoir traversé le pont Réginel (route de Port- Saint-Louis), par la rue Jean-Charcot puis la rue Gaspard-Monge.
Il suffit de 10 minutes en voitures ou 30 à vélo.
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