Page 67 - L'OR Magazine /10 ANS
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                Numéro 28
       Le Mérinos d’Arles
Le mouton mérinos (connu sous le nom de «Bête à laine d’Espagne) fut introduit dans la région d’Arles par cette bergerie nationale. La race amenée d’ Afrique du Nord par les Phéniciens avait été importée en Espagne au VIIe siècle.
Automne-Hiver 2022-23/Saison 9/Episode 28
           Mais que fait ce crocodile en plein coeur de Nîmes?
Après la campagne d’Egypte, certains des soldats d’Auguste s’installèrent à Nîmes. Leur victoire fut symbolisée par un crocodile enchaîné à un palmier, une représentation reprise alors sur des pièces de monnaie frappées à Nîmes et devenues bien plus tard (sous François 1er) les armes puis l’emblème de la ville.
François Ier aurait reçu une ancienne pièce romaine aussi appelée « as de Nîmes », « médaille coloniale impériale » ou « dupondius », sur laquelle apparaissait le fameux crocodile enchaîné à sa palme et la fameuse inscription de « COL NEM » qui signifie : Colonia Nemausensis (Colonie de Nîmes).
Sur l’une des faces de cet as nous observons le fameux crocodile enchaîné à sa palme. Ce crocodile représente alors la victoire d’Octave (plus tard Auguste) et d’Agrippa, sur Antoine et Cléopâtre. Le crocodile représenterait donc l’Egypte vaincue et enchaînée.
Aujourd’hui, nous voyons le blason de la ville partout, et en particulier le crocodile : sur la fontaine de la place du marché, sur les poteaux bordant les rues, sur les écussons de bronzes fixés sur les pavés des rues piétonnes et sur le logo de l’Olympique de Nîmes. Ces écussons ont été réalisés par Philippe Starck en 1986.
Pour encourager les croisements des races locales avec le mérinos et assurer son financement, la bergerie nationale d’Arles mettait en vente chaque année un certain nombre de bêtes et de la laine dans la cour de l’hospice civil d’Arles en présence du maire de la ville et du régisseur de la bergerie. Cependant, malgré l’implication du préfet, la bergerie nationale d’Arles n’attira pas la confiance des Provençaux. Les acheteurs ne se bousculant pas, le domaine resta déficitaire et la bergerie fut finalement fermée en 1825.
La Mérinos d’Arles est principalement concentrée dans la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui regroupe 90 % des effectifs, et notamment dans la plaine de la Crau dans les Bouches-du-Rhône où l’on dénombre environ 120 000 des 250 000 brebis que compte la race. Localement, cette race est encore appelée métisse.
Le mérinos continua à progresser en Provence ; une race « métisse » née du croisement de ce dernier et de la race locale, appelée « mérinos d’Arles », se fixa définitivement dans les années 1850- 1860. Elle se caractérise par des bêtes rustiques, avec un corps de largeur moyenne et de grandes cornes, une toison de haute qualité couvrant tout le corps. Pour maintenir cette nouvelle race dans ces caractéristiques, le syndicat des éleveurs ovins du mérinos d’Arles fut créé en 1921, ainsi qu’un haras de béliers, outil d’amélioration soutenu par le Conseil général.
La laine est de couleur blanche, homogène, avec une toison très étendue et épaisse, qui recouvre le
front et les bajoues, l’intégralité du corps jusqu’aux sabots. La tête est coiffée un peu au-dessous des
yeux. Les mèches sont fines, longues, souples, résistantes et fortement ondulées. Le poids moyen des toisons est de 2,5 kg pour les brebis, 5,5 kg pour les béliers. La laine de Mérinos d’Arles est la plus fine d’Europe : 21 microns en moyenne et elle est l’une des plus gonflantes au monde. Une laine dépourvue de jarre (fibre plus grossière que l’on trouve dans la laine des autres races), ainsi elle ne gratte pas.
A ne pas confondre avec le Mohair, qui est une fibre naturel issue de chèvres Angoras (élevées vers Aix en Provence)
Sa douceur, son pouvoir chauffant, sa résistance, son lavage aisé, son pouvoir de régulation de température et de neutralisation des odeurs. Et qui l’eut cru, elle permet l’été de se rafraîchir par ses propriétés de refroidissement par évaporation. (l’humidité de la peau stockée dans les fibres se relâche dans l’air dès qu’il est chaud).
Le Parc régional de Alpilles
Protéger un joyau et son patrimoine vivant.
Dans une volonté commune de préserver l’environnement des Alpilles et les activités qui s’y pratiquent, c’est dès 1989 que les Maires unissent officiellement leurs forces et leurs moyens. La préoccupation initiale de parvenir à une meilleure lutte contre les feux de forêt est majeure pour le territoire. Elle restera prépondérante dans le fondement et l’action du Parc. Les zones forestières sensibles sont d’ailleurs toujours interdites au public en période estival.
Aujourd’hui ce sont 14 communes: Aureille, Paradou, Saint-Etienne du Grès, Saint-Rémy-de-Provence, Orgon, Sénas, Fontvieille, Lamanon, Eyguières, Eygalières, Mas-Blanc des Alpilles, Les Baux-de-Provence, Mouriès, Maussane-les-Alpilles et trois « villes portes » dont le territoire est partiellement dans le Parc:
Tarascon, Saint-Martin de Crau et une partie Nord-Est d’Arles.
Les actions menées par le Parc sont multiples et concernent aussi bien la conservation des paysages, l’aménagement et l’urbanisme, que la fréquentation des espaces naturels, la biodiversité du territoire, l’eau, les énergies, les forêts, les massifs, l’agriculture, les espèces vivantes protégées, l’éducation à l’environnement ou le tourisme durable ... Le nouveau plan qui définira les orientations pour les 15 prochaines années est en phase finale et attend la signature de la Première Ministre, courant premier trimestre 2023. Dans les Alpilles le tourisme historique, culturel matériel et immatériel s’appuie sur un patrimoine riche et sur des festivals à la renommée internationale. Le tourisme dit de masse, se traduit par un important développement des chambres d’hôtes, de l’hôtellerie et de la location saisonnière, par une concentration importante d’établissements adaptés et par des animations estivales. Le tourisme durable profite des nombreux chemins de randonnées et du cadre protégé qu’offrent le massif et ses environs mais aussi d’une immersion pédagogique au coeur des pratiques et de acteurs locaux comme la visite de caves viticoles, oléicoles, de moulins, de sites professionnels et artisanaux.
Les Alpilles peuvent aussi être victimes de leur attractivité, de leur beauté, de leur diversité. La canalisation des flux générés par un tourisme de masse est au coeur des préoccupations du Parc. Limiter les pénétrations intempestives en zone protégées et sensibles (pour leurs massifs, faune, flore et cultures) doit naturellement passer par de nouvelles offres attractives et enrichissantes et plus durables à destination des touristes.
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AUTOMNE-HIVER 22/23
#28
MADE IN PARYS©














































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