Page 75 - L'OR Magazine /10 ANS
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Numéro 32
Automne-Hiver 2024-25/Saison 10/Episode 32
Marie Durant ....et les prisonnières
Enfermée 38 ans dans la Tour de Constance à Aigues-Mortes, pour seul crime d’ être protestante, elle partageat le sort malheureux de dizaines de co-détenues. Marie Durant est le symbole de la résistance protestante.
Marie Durand, la plus célèbre des prisonnières de la tour de Constance à Aigues-Mortes, symbole du temps du « désert » pour les protestants français, est née au Bouschet-de-Pranles, non loin de Privas en Vivarais, le 15 juillet 1711. Comme tous les enfants nés après la révocation de l’Edit de Nantes (1685), cette fille d’un greffier au passé camisard, fut baptisée à l’église catholique paroissiale. Dès 1719, son frère Pierre devint « prédicant » puis pasteur clandestin, il fut arrêté et pendu à Montpellier, en 1732.
Mariée en 1730 sans être passée à l’église, Marie Durand fut arrêtée la même année à l’âge de 19 ans avec son mari et menée à la tour de Constance d’Aigues-Mortes, la prison des femmes « religionnaires ». Elle y restera 38 longues années avec ses co- détenues dans cette prison réputée pour son insalubrité. Elle est libérée parmi les dernières, en 1768, à 57 ans, par grâce princière, sans avoir jamais abjuré.
On lui concède l’inscription «REGISTER» gravée dans la pierre comme marque de résistance. Ce qui est sûr, c’est que ces épais murs sont chargés de toute la force de ces prisonniers(ères) retenus dans des conditions désastreuses.
Aigues-Mortes, passée au protestantisme dès 1575 (sous François 1er) devient l’ une des places de sûreté. En 1622, Louis XIII reprend la ville après l’avoir assiégée. Dès 1686, la cité devient un lieu d’incarcération pour les protestants (es). Ainsi la tour de Constance demeure encore un haut lieu de mémoire spirituelle, culturelle et politique reconnu par l’ensemble de la Chrétienté et c’est Marie Durand qui en est devenue le triste symbole.
Les prisonnières, entre une vingtaine et une trentaine de femmes selon les moments, arrêtées pour la plupart dans des assemblées interdites, étaient rasées et entassées dans ces salles exiguës, avec deux heures de sortie dans la « basse-cour », matin et soir. Parfois, l’une d’elles quittait les autres, libérée avec certificat de catholicité par le curé d’Aigues-Mortes qui venait régulièrement leur demander leur conversion. En 1768, à l’initiative du Prince de Beauvau (Prince du Languedoc), les captives restantes sont libérées. Marie Durand est enfin libre: Nous sommes le 14 avril 1768. Elle finira ses jours en septembre 1776 auprès de Marie Vey après avoir partagé 31 années de captivité et fini leur vie au hameau du Bouchet de Pranles
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Notre territoire recèle des trésors en terme de culture et d’élevage. Le sel est ici et depuis son industrialisation par les romains, une activité qui à permis un développement économique et social sans précédent. Une terre riche qui permet un maraîchage aussi divers que productif, des conditions météorologiques favorables au retour de certaines cultures comme l’amande ou autres fruits secs. Des récoltes, plus confidentielles mais très recherchées au parfum unique comme la truffe, les fromages, les huîtres et poissons. L’élevage caprin et ovin, apporte des produits d’exception et de caractère uniques en France.
Hérault, Gard, Bouches du Rhône rassemblent des savoir-faire et des produits reconnus qui marquent un territoire principalement et viscéralement agricole.
Que dire de nos vins reconnus dans le monde entier et sur toutes les plus belles tables, de nos production d’olives qui donnent des huiles labellisés aux goûts inimitables..?
Et notre taureau symbolique et endémique est la première viande bovine française à bénéficier de l’AOP.
Il y a juste 10 ans disparaissait «Petites Mains d’Argent», né Ricardo BALIARDO, il fut le guitariste gitan le plus célébré dans le monde. Né le 7 août 1921 à Sète, Manitas de Plata décède le 06 novembre 2014 à Montpellier à l’âge de 93 ans. Il est le premier ambassadeur de la nation gitane, reconnue à l’ONU.
Ce virtuose de la guitare a enflammé le monde entier sur des rythmes mythiques et un jeu de doigts, que peu d’artistes peuvent rivaliser. On dit qu’il attendit le décès de son idole et maître Django Reinhardt en 1963 pour oser prendre la lumière en public. Ignorant toute forme de lecture ni même du solfège , il transcende les airs de rumba, de flamenco par un génie inné, des accords incontrôlés pour un cerveau normal, une créativité décomplexée, désintéressée. Piqué du virus dès son plus jeune âge, le petit garçon n’attend pas d’avoir 10 ans pour jouer devant un public toujours étonné par sa virtuosité.
En 1968, notre «BB» nationale, totalement séduite par le virtuose aux Saintes-Marie-de-la -Mer, lui offre l’opportunité de partager une émission de Télévision, le succès est immédiat. L’artiste enregistrera plus de 80 albums, une centaine de millions vendus (10 fois plus que le non moins talentueux espagnol Paco de Lucia, spécialiste du flamenco ), des centaines de concerts et émissions TV en France et dans le monde et des concerts dans les plus grandes salles. Ce dandy séduisant à la chevelure reconnaissable et au yeux bleus perçants, devenu mondialement reconnu a «consumé» sa vie sans compter, en jeux, voitures, femmes et en entretenant aussi un entourage de ses généreuses largesses. Malgré une notoriété mondiale, des recettes impressionnantes, il passe les dernières années de sa vie dans un petit appartement de la Grande-Motte, cette ville qu’il aimait tant. L’on se souvient de lui en terrasse, en bas de son immeuble ou déambulant avec sa vieille Rolls blanche.
Sa statue de bronze trône sur le parvis de la Mairie de Montpellier
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