Page 44 - projet_livre_messing_V3.indd
P. 44
2021, j’ai lu ce poème d’un trait comme on boit de l’eau
sans laquelle rien n’existe. – J’ai ensuite ouvert, du même
éditeur, Fraîcheur (des mots) un fascicule de quelques-uns
des haïkus de Kobayashi ISSA, vivifiante coïncidence,
susceptible d’étancher la soif par ces temps de canicule. –
Puis Parmi le vol des ombres, Pierre ALFREDO, Couleurs
de Vincent BIOULES, méridianes, Montpellier, mai
2024. Coïncidence encore me rappelant de récents séjours
en Espagne et en Occitanie. – Enfin Éloge de la main de
Jean-Philippe PIERRON, Arkhē, collection Sursauts, une
éthique appliquée à « notre présence au monde » par le
toucher sans lequel rien n’existe, texte pas assez organique
à mon goût, mais geste toujours actuel qui réactive le
passé perdu, ancien et récent, de la Présence des Absents par
lequel j’ai signé un Pseudo Ready-Made fin juin 2024 d’une
planche 34,5x23,5 de neuf photos d’ancêtres, pas les miens
mais les nôtres, retournée, au verso de laquelle, j’ai collé des
B.L. MESSING 42
adhésifs bruns avec rehauts de bâtons de couleurs Cirolor,
noir et rouge bleuis. Oui, cette fois il s’agit bien d’un trait
d’union, passé-présent-avenir.
Dans le registre des livres, vient à point nommé celui de
Gérard B, sur l’enveloppe kraft duquel il a écrit au gros
feutre noir Pour mon ami Bernard Messing signé de son
nom. Nous avons fait ensemble notre service militaire d’un
an au centre de sélection de Guingamp, côtes du nord, en
tant qu’Aspirants médecins, un chapitre que je ne veux
décrire mais qui nous amenait trois après-midis par semaine
dans le centre des aliénés de Bégard où nous assistions
immobiles à la visite derrière le médecin psychiatre en
chef. G est devenu professeur de neurologie et entre nous
le fil de l’amitié, malgré nos divorces respectifs, n’a jamais
été rompu. Il n’a pu venir avec sa compagne parisienne. Il
vit entre Paris, Nancy et la Suisse romane, à proximité de