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faiblard de 3 565, ce qui n’est pas à la hauteur d’une Et qui dit empire, dit conquêtes. Le nouveau mo-
plateforme de ce niveau. A ceci, il existe cependant narque l’a intégré dans sa stratégie et n’hésite pas
une explication qui ne surprendra personne. Elle se à faire construire un gigantesque maillage de voies
trouve dans la guerre larvée, pas franchement décla- de transports. Les dépenses sont évidemment co-
rée entre les deux géants mondiaux, à savoir la Chine lossales, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de relier la
et les Etats-Unis. Aussi les acheteurs du continent Chine à toute la planète. Tout ceci relève donc bien
nord-américain ne se sont donc pas bousculés pour d’une stratégie de conquête, avec comme arme l’ex-
faire le déplacement sur le salon. Est-ce un phéno- portation tous azimuts. Dans cette entreprise, rien
mène durable ou un accord sera-t-il trouvé entre les n’est donc laissé au hasard. Le contrôle des matières
deux poids lourds de l’économie planétaire ? Difficile premières est donc une priorité et la Chine ne s’en
à dire tant ceux-ci soufflent le chaud et le froid dans prive pas en investissant les pays où se trouvent les
leurs relations. Un jour tout semble être quasiment ressources fossiles et minières dont elle a besoin.
réglé, le lendemain c’est le contraire. Cette situation C’est ainsi qu’elle ne s’est surtout pas privée d’investir
finit par peser lourd sur le climat international des af- notamment l’Afrique dont elle déloge les occiden-
faires et des échanges commerciaux, dans la mesure taux progressivement via des “aides” et subventions
où des menaces de barrières douanières, des craintes très importantes. Ils en profitent également pour y
de protectionnisme, n’arrangent pas vraiment le cli- installer des unités de production qu’ils contrôlent
mat des échanges internationaux dans un environ- du début à la fin. Car ne nous méprenons pas, ce
nement économique où le poids de la mondialisation ne sont pas des philanthropes. Le plus souvent, les
pèse toujours aussi lourd, quoi qu’en disent certains aides sont liées à des contrats redoutables. En gé-
experts prophétisant un peu vite sa fin rapide. néral, celles-ci se pratiquent sous forme d’apports
financiers remboursables pour la construction d’une
Projet pharaonique usine par exemple, selon un délai moyen de 10 ans. Si
Il semble même que nous sommes très loin de cette au bout de celui-ci, le retour sur investissement n’est
situation si l’on regarde de près la stratégie de déve- pas au rendez-vous, la Chine en devient propriétaire à
loppement de la Chine qui investit des milliards de 100 %. Tout ceci est donc parfaitement ficelé. D’autre
dollars, dans le projet le plus pharaonique de l’his- part, il est un autre volet redoutable du développe-
toire de l’humanité, avec la reconstruction de cette ment chinois dans le monde. Il s’agit ni plus ni moins
e
fameuse route de la soie, version 21 siècle. Celle-ci d’acheter des entreprises dans tous les secteurs, que
n’est pas un parcours touristique dédié aux nostal- ce soit dans celui des biens de consommation, que de
giques de Marco Polo, mais une gigantesque toile la haute technologie.
d’araignée destinée à conquérir le monde, non pas
sur le plan militaire, mais sur le plan économique en Colossales réserves
permettant aux produits de l’Empire du Milieu d’en- de change
vahir la planète de tous les produits qu’elle exporte Pour cela, les autorités du pays disposent de colos-
sur tous les continents. A cet effet rien, n’arrête les sales réserves de change qui leur permettent de se
dirigeants de Pékin, Xi Jing Ping en tête qui veut mani- porter acquéreur de tout ou presque de ce qui se
festement marquer de son empreinte un règne qu’il fabrique sur l’ensemble de la planète, et ils ne s’en
s’est accordé à vie. Tout ceci a donc bien des airs de privent pas. Aujourd’hui, de très nombreux fleurons
retour à un vaste empire dirigé par un seul homme. de l’industrie européenne portent les couleurs du
DÉCEMBRE/JANVIER 2020 81 Bricomag N°241
