Page 86 - Dossier_production_Série_Givry
P. 86
Pour différencier ces deux parties « fiction » et « réalité », il ne s’agit pas d’user de
procédés formels du type passage du noir et blanc à la couleur, par exemple. Il ne
s’agit pas non plus de rendre les parties dites “réalistes” plus réalistes en termes de
situations : le ton général de la série est absurde, voire onirique, et doit le rester. Il
s’agit plutôt d’apporter à ces personnages plus de nuances. Le personnage qui évoluerait
le plus serait Barnabé : vu par Titi comme un meuble Ikea absolument inutile, il serait
dans la sous-intrigue à l’initiative des recherches de la salle secrète, affirmant un côté
entreprenant et leader qui ne sera pas du tout développé dans la fiction écrite par Titi. Le
personnage de Stéphane (Ramzy), qui dans la fiction de Titi se voit juste attribuer le rôle
de dealer agressif, se verra attribuer des caractéristiques beaucoup plus sympathiques,
en aidant les autres, notamment à chercher la salle secrète... Sans pour autant devenir
un personnage mièvre. Son personnage gardera son côté agressif, mais il sera moins
caricatural et monolithique dans ses manières d’agir et de s’exprimer. Nous voulons
que les différences entre les personnages écrits par Titi et les vraies personnes dont
ils sont inspirés soient subtiles. Certains personnages au contraire, ne changeront pas,
et de cette absence de décalage naîtra aussi le rire. Ainsi, Diane et Pierro, que ce soit
dans la fiction ou dans la réalité, resteront des gens… peu fréquentables !
III- Les personnages
Enfin notre dernier axe de réécriture concernera les personnages et leurs
nuances. À ce stade de l’écriture, le ton est posé, le personnage de Titi est bien campé, et
des archétypes de personnages ont été présentés. Mais leurs différences, leurs nuances
subtiles et leurs caractérisations restent encore trop superficielles. Pour certains, ce qui
les motive vraiment reste encore à définir. Pour Titi par exemple, l’intrigue de la salle
secrète nous permettrait de creuser plus son personnage en tant que réalisatrice, de
répondre à ces questions cruciales: pourquoi fait-elle ça? Pourquoi est-ce si important?
À ce stade, les personnages parlent tous de la même manière. Ils traitent de sujets
différents qui leur ressemblent, mais on manque de nuance dans le vocabulaire et la
façon de s’exprimer. Il s’agira donc d’intégrer des différences lexicales et stylistiques
dans les dialogues. Par ailleurs, on manque d’informations sur nos personnages,
métiers, études, occupations hors du groupe d’amis, ce qui peut mener à un déficit
d’attachement. Nous souhaiterions développer ces axes, en distillant des informations
sur leur quotidien dans la partie « réalité » de l’intrigue notamment, mais aussi en
explorant le passé de nos personnages au sein de nos trois épisodes flash back (6,
8 et 10). Il serait vraiment intéressant d’utiliser ces épisodes pour les voir avant qu’ils ne
deviennent ceux qu’on connaît. Nous pourrions assister à la rencontre entre Francis et
sa tortue par exemple.
Enfin, pour bien comprendre leur amitié à tous - qui est le sujet et le ciment de la
série - il faudra également que l’on veille à offrir plus de place à l’émotion et aux
échanges hors intrigue, aux discussions complices, à la poésie, aux confessions
amicales, mais aussi aux frictions, aux déceptions et aux rancœurs.
Thomas Mansuy, collaborateur à la réécriture va contribuer à structurer l’intrigue
feuilletonnante, ainsi qu’à affiner les arches des personnages.
GIVRY est une petite ville en chantier, qui ne demande qu’à s’embellir. Ça tombe
bien, nous avons les outils et l’envie.
Laëtitia
Alexia
Thomas