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HISTOIRE
3. Pendant la crise économique et
sociale
Confronté à la pauvreté rurale et au chômage
urbain, Farouk multiplia les « visites surprises
» aux bidonvilles pour soigner son image. En
parallèle, il imposa peu de réformes agraires
ou fiscales et laissa la bureaucratie gérer les
allocations de secours, sans impulsion forte
- dications nationalistes et son goût du faste ;
du palais.
ses réactions oscillèrent entre concessions
symboliques, manœuvres politiciennes et repli 4. Durant la Seconde Guerre mon-
sur un train de vie luxueux. diale
Coincé entre l’appui logistique aux Alliés et le
1. Face à la présence britannique
désir d’apparaître neutre face à l’opinion
Il usa de déclarations publiques pour affirmer
arabe, il :
sa souveraineté, tout en signant tacitement les
traités qui maintenaient des garnisons britan-
• Organisa en privé des réceptions fas-
niques sur le sol égyptien. Ses discours patrio-
tueuses pour dignitaires alliés, tout en louant
tiques cherchaient à amadouer l’opinion, mais
la cause de l’indépendance dans ses allocu-
sans imposer de réels changements aux Bri-
tions radiophoniques.
tanniques installés au canal de Suez.
5. Par son style de vie ostentatoire
2. Face à la montée du nationalisme Plutôt que de rediriger son énergie vers la ré-
forme, Farouk s’entoura d’un cercle de courti-
et au Wafd
sans et dilapida des fortunes dans les voitures
Plutôt que de s’engager dans une réforme ins-
de luxe, les collections d’art et les parties de
titutionnelle en profondeur, il joua sur la divi-
poker privées. Cette fuite dans l’extravagance
sion politique :
accentua le fossé avec une population en diffi-
culté.
• Il alterna entre collaboration avec des gou-
6.
vernements façonnés par le Wafd et dissolu-
Vers l’abdication et l’exil
tions de la chambre pour maintenir le contrôle
royal. Face à l’ire des « officiers libres », il brandit
• Il nomma des ministres perçus comme l’ultime carte constitutionnelle en ordonnant la
plus dociles, mais sans remédier aux ca- destitution de certains chefs militaires, mais
rences de l’administration. l’institution monarchique était trop fragilisée.
• Fit des concessions réglementaires pour En juillet 1952, ne trouvant plus d’appuis
faciliter le passage des troupes britanniques. fiables, il abdiqua pour éviter une guerre civile
et quitta le pays.

