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LE MOYEN ÂGE
Ces territoires, essentiels pour leur production
agricole et leur rôle de centres commerciaux,
étaient à la base d ’ un financement nécessai-
re pour soutenir les forces armées et couvrir
les dépenses de l ’ État. Leur perte a ainsi
créé une crise économique qui a fragilisé la
capacité de l ’ administration centrale à finan-
cer des réformes et maintenir une armée effi-
cace. Cette situation a engendré des conflits
entre les élites régionales et le pouvoir central,
chacun tentant de protéger ses intérêts écono-
miques dans un contexte de ressources limi-
tées.
Rivalités politiques et centralisation du pouvoir
Face aux menaces extérieures, Constant II a
dû renforcer l ’ autorité de l ’ État en centrali-
sant le pouvoir afin de coordonner les défen-
ses militaires. Toutefois, cette centralisation a
érodé l ’ autonomie des puissants clans mili-
taires et aristocratiques qui jouaient jusque-là
un rôle important dans la gestion des provin-
ces. Ce recentrage du pouvoir a alimenté des
rivalités internes : les factions au sein de la
cour se sont opposées aux réformes jugées
autoritaires et aux mesures restrictives qui
Ces luttes de pouvoir, nourries par le senti-
ment d ’ injustice et la compétition pour les
ressources rares, ont affaibli la cohésion impé-
riale au moment où l ’ unité était indispensa-
ble.réduisaient leur marge de manœuvre poli-
tique. Conflits religieux et doctrinaux Les bou-
leversements engendrés par la crise territoria-
le ont également exacerbé les tensions reli-
gieuses. L ’ Empire byzantin était déjà profon-
dément marqué par des controverses doctri-
nales, notamment autour du monothélisme et
de l ’ orthodoxie traditionnelle. Dans ce climat
de crise, Constant II a tenté d ’ imposer une
certaine orthodoxie pour unifier l ’ État, ce qui
a eu pour effet de polariser les communautés
religieuses. Les débats théologiques se sont
transformés en conflits ouverts entre les parti-
sans d ’ une liturgie dite “traditionnelle ” et
ceux plus enclins à accepter des compromis
pour favoriser une solidarité nationale face
aux ennemis extérieurs. Cette fracture au sein
de l ’ Église a ainsi intensifié les tensions in-
ternes, en créant des clivages qui perdurèrent
bien au-delà du règne de l ’ empereur.
Ces divisions internes ont non seulement af-
faibli la capacité de l ’ État à résister aux me-
naces extérieures, mais elles ont également
laissé des traces durables sur le tissu social et
institutionnel de l ’ Empire.