Page 53 - magazine17_Neat
P. 53

HISTOIRE





                             JACK L ’ EVENTREUR  LE TUEUR DE L ’ OMBRE





                                                               Ces crimes effroyables se produisirent dans
                                                               un contexte de misère et de pauvreté extrê-

                                                               mes, où Londres, bien que symbole de puis-
                                                               sance impériale, exposait ses failles sociales

                                                               dans les ruelles sombres de Whitechapel.

                                                               Une enquête qui divise: Malgré les efforts des
                                                               détectives de Scotland Yard et des patrouilles

                                                               de citoyens locaux, l ’ enquête piétina. Plus de
                                                               2 000 individus furent interrogés, 80 suspects
                      Jack l ’ Éventreur :
                                                               arrêtés, mais aucun coupable formellement
          Le mystère d ’ un tueur dans l ’ ombre
                                                               identifié. La presse joua un rôle majeur, ampli-
         En 1888, le quartier pauvre de Whitechapel, à         fiant l'hystérie collective et spéculant sur l ’

         l ’ est de Londres, fut le théâtre d'une série de     identité du tueur. Parmi les suspects, des figu-
         meurtres horribles qui secouèrent l'Angleterre        res aussi diverses qu’ u n barbier polonais

         victorienne. Ces crimes, attribués à un tueur         ( A aron Kosminski ), un avocat de bonne fa-
         resté anonyme surnommé « Jack l ’ Éventreur           mille  (Montague John Druitt ), ou même des

         », ont plongé la ville dans une terreur sans          membres de la royauté furent évoqués. Pour-

         précédent et marqué les esprits pour des gé-          tant, aucune preuve concluante ne fut appor-
         nérations.                                                             tée.

         Les victimes et les crimes : une barbarie sans        La mythologie autour de Jack l ’ Éventreur:

         égal Entre le 31 août et le 9 novembre 1888,          Le surnom « Jack l ’ É ventreur » provient de
         cinq victimes principales, appelées les « victi-      lettres envoyées à la presse et à la police, pré-

         mes canoniques », ont été identifiées : Mary          tendument écrites par le tueur lui-même. Ces

         Ann Nichols, Annie Chapman, Elizabeth Stri-           lettres, dont l ’ authenticité reste contestée,
         de, Catherine Eddowes, et Mary Jane Kelly.            ont contribué à construire la légende autour de

         Toutes étaient des femmes issues de milieux           ce personnage insaisissable. La plus célèbre
         précaires, majoritairement des prostituées, ci-       d ’ entre elles, intitulée « From Hell », était ac-

         blées de manière cruelle et méthodique. Les           compagnée d ’ un fragment de rein humain.
         corps mutilés des victimes révélaient des com-        Un mythe qui perdure : Aujourd ’ hui encore,

         pétences anatomiques, alimentant les spécu-           l ’ identité de Jack l ’ É ventreur reste un mys-

         lations sur le fait que le tueur pourrait être mé-    tère. Il a inspiré une vaste production littéraire,
         decin ou boucher.                                     cinématographique et artistique, devenant le
   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58