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HISTOIRE
• Logistique et mobilité Les forces fran- manœuvres en Belgique et au nord, puis la
çaises étaient moins motorisées et plus dé- percée dans les Ardennes crée une brèche
pendantes du rail et des voies classiques, ce vers la Manche; des armées alliées sont par-
qui limita la possibilité de manoeuvre et de re- tiellement encerclées.
pli organisé face à l’avance ennemie. • Fin mai – début juin : Dunkerque et repli
L’évacuation à Dunkerque sauve une partie
Facteurs humains, sociaux
des forces britanniques et alliées mais laisse
et moraux le terrain aux Allemands.
• Juin 1940 : effondrement et armistice
• Moral et traumatisme collectif Le souve-
Les forces françaises, incapables de freiner
nir de la Grande Guerre, la peur d’un nouveau
l’avance et confrontées à la paralysie poli-
massacre, le découragement après des
tique, signent finalement l’armistice du 22 juin,
échecs rapides contribuèrent à l’effondrement
marquant la fin de la campagne.
du moral de certaines unités et de parties de
la population.
Conséquences immédiates
• Exode civil L’afflux des réfugiés sur les
et longues
routes compliqua considérablement les retraits
militaires et la gestion logistique, accélérant la • Militaires Disparition de la majeure partie
désorganisation. des capacités opérationnelles françaises mé-
• Fragmentation politique Les divisions in- tropolitaines; internement ou capture de nom-
ternes, la défiance envers la classe politique, breux soldats.
la montée du fatalisme et les calculs de cer- • Politiques Chute de la Troisième Répu-
tains responsables affaiblirent la capacité na- blique, émergence du régime de Vichy, colla-
tionale à résister collectivement. boration et résistances internes.
Déroulement rapide de la campagne • Symboliques et psychologiques Perte
de prestige international et traumatisme natio-
Mai 1940 : percée et encerclements L’offen-
sive allemande commence par des nal durable qui influencera la mémoire collec-
tive, la politique et la culture françaises pen-
dant des décennies.
Mythes, réévaluations et nuances
• Mythe de la « lâcheté générale » L’idée
d’une débandade uniforme est injuste et sim-
pliste. Nombre d’unités, d’officiers et de sol-
dats se battirent avec ardeur; le problème fut
structurel et systémique, pas seulement moral.

