Page 26 - Luigi Pericle_Le maitre secret

Mysticisme quantique
« L’art lui procure le bonheur de la découverte, la joie de la création, l’expansion de la conscience et le contact avec le lieu d’origine de toutes les créations, ce qu’il appelle “la lumière transcendante” ».
Jo Mihaly
Durant les années Soixante-dix, son voyage dans l’Au-delà débouche sur des portails hypnotiques et des simulacres qui
s’ouvrent tout entiers sur la galaxie. En imaginant des explorations interstellaires, l’évolution moderne d’une aspiration antique, enracinée anthropologiquement dans le cœur de l’homme, Luigi Pericle étudie le cosmos physique, symbolique et mystique en faisant appel à des projections et à sa sagesse spirituelle qui, chez lui, fusionnent avec la connaissance du mysticisme quantique. Dans son essai Le quattro stagioni del misticismo quantico, Roberto Paura écrit qu’en 1974, à l’occasion d’un symposium organisé à Oxford, le physicien théoricien John Archibald Wheeler présentait sa proposition d’un « univers participatif » : « ... l’avenir de l’univers ne reste pas inchangé. C’est nous qui le modifions. Nous sommes donc obligés d’abandonner l’ancien terme “observateur” et de le remplacer par un nouveau mot, “participant”. Aussi étrange que ça puisse paraître, le principe quantique nous dit que nous avons à faire à un univers participatif ». Fritjof Capra, l’auteur du best-seller mondial Le Tao de la physique (1975), a vu dans la proposition de Wheeler l’espoir de la suppression du mur qui sépare traditionnellement, dans la culture occidentale, la res cogitans de la res extensa, et l’avènement d’une vision non dualiste de la réalité en accord avec la mystique indoue et bouddhiste qui propose l’unité de toutes choses : « La théorie quantique a aboli la notion d’objets séparés et introduit la notion de participant
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pourremplacercelled’observateur;ilestdésormais nécessaire d’inclure la conscience humaine dans la description du monde ».
L’espritmystiqueetlarecherchedeLuigiPericle rejoignent ainsi le courant de pensée de David Joseph Bohm et de Fritjof Capra, à l’opposé de l’interprétation du groupe de Copenhagen de Schrödinger et Heisenberg. Les carnets d’étude de l’artiste contiennent des notes à ce sujet, des commentaires sur les travaux de Fritjof Capra qui montrent combien la recherche de Pericle, qui puise dans la philosophie orientale en l’approfondissant et en la pratiquant lui-même, est la clé pour se libérer des structures conventionnelles et atteindre une expression artistique. Dans la solitude méditative de son ermitage, Pericle trouve ainsi son plein langage, loin de toute influence new-age, et développe, de façon tout à fait originale, une recherche créative qui s’inspire du mysticisme quantique.
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Sans titre, (Matri Dei d.d.d.), 1976, technique mixte sur masonite, 51 x 65 cm, Collection privée, (detail).
« Pour Pericle, le jeu de l’image est celui qui se crée entre la surface parfaitement plate de la peinture et les jets de lumière ; ces derniers, tels de éclairs, allument de reliefs les dénouements entre les différentes densités des couleurs et des signes, selon le procédé de traitement pictural utilisé (avec peigne, pinceau, peut-être des spatules ou des éponges spéciales), dont le mystère reste entier ». Luca Bochicchio