Page 7 - Daily Rock #129
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All Time Low

                            LE CONCERT VIRTUEL

       Vendredi 22 mai, c’était le grand soir : un soir de concert. Dès
       l’ouverture de la billetterie, je m’étais jetée sur mon clavier pour
       faire la réservation.
       Vendredi soir, excitation totale ! 'Maman, tu te rends compte, je
       vais enfin revoir All Time Low ?!' Les heures semblent passer
       aussi lentement que pendant un cours de maths. La soirée arrive,
       il est temps de se préparer. J’opte pour une queue de cheval et un
       maquillage léger. Maintenant, le plus important : la tenue. J’ai déjà
       fait deux mois en survêt’, je vais essayer de faire mieux. Je sors ma
       plus belle chemise de nuit, celle avec Mickey et Minnie au clair de
       lune.
       22h45. Il faut que je me bouge, je vais être en retard. Et en arrivant
       moins de 15 minutes avant le début du show, à mon avis, je vais pas
       voir grand-chose…
       Pardon, excusez-moi ; vous comprenez il y a ma couverture qui
       m’attends tout devant, j’essaie juste de la rejoindre ; vous pouvez
       vous décaler un peu? J’enjambe les livres de cours, manque de
       m’encoubler dans les 36 chargeurs sur le sol... Un parcours du
       combattant, mais j’ai réussi à avoir le meilleur spot : mon lit.
       Je reprends mon billet électronique : c’est le moment de cliquer sur
       le lien qui m’emmènera au cœur de ce concert virtuel.
       23h tapantes. Alex Gaskarth apparaît en gros plan sur ma télé : je
       n’en peux plus ! Armé d’une guitare acoustique, il entame ‘Some
       Kind of Disaster’ issu du dernier album. L’Américain n’est pas
       totalement à l’aise, 'c’est étrange de faire ça sans mes potes avec
       moi sur scène' lance-t-il. Mais chez nous, ça a l’air d’être le meilleur
       concert de notre vie ! Dans la barre de discussions, on envoie des
       'clap clap clap', on écrit les paroles en même temps qu’on les chante.
       Et avec ‘Monsters’, on devient fous !
       Une distance incroyable nous sépare et pourtant, j’ai l’impression
       que c’est le concert le plus humain que j’aie vu depuis longtemps.
       Quand Alex se perd dans ses paroles parce qu’il lit ce qu'il se passe
       dans la boite de discussions pendant qu’il chante, ça n’a pas de prix.
       Un mashup raté qui tourne en fou rire, ça n’a pas de prix non plus. Et
       puis, quand notre chouchou prend une nouvelle guitare pour jouer
       ‘Dear Maria’ et que c’est complètement désaccordé, on ne lui en veut
       pas non plus. Après tout, ce concert est là pour récolter des fonds
       pour l’équipe de tournée qui s’est retrouvée au chômage. Et c’est la
       preuve que ce sont des gens indispensables pour que les concerts
       aient lieu ! [AMe]
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