Page 49 - LUX in NOCTE n°1
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Espérer quand                                même










               Tel  est  le  titre  d'un  ouvrage  stimulant  publié  chez  Bayard  par  une  équipe  de
               prêtres et de laïcs du diocèse de Toulouse. Ouvrage que je ne puis qu'encourager
               à  lire.  La  période  d'Eglise  dans  laquelle  s'inscrivent  ces  témoignages  est
               significative : De Vatican II au pape François. A s'en tenir à ces deux références

               tout  semble  clair  :  François  est  nettement,  comme  ses  prédécesseurs,  dans  la
               ligne  ecclésiale  et  pastorale  du  Concile.  Mais  alors  pourquoi  cette  locution
               "quand même" ?

               Espérer quand même cela signifierait-il espérer malgré tout ce que nous avons
               pu  vivre  depuis  la  Concile  ?  Malgré  les  oppositions  fermes  à  Vatican  II,  les
               courants de repli, les divisions internes au sein de l'Eglise catholique, malgré les
               prophètes  de  malheur  ou  les  adversaires  sournois.  Depuis  la  structuration  des

               premières communautés chrétiennes, de la chute de l'Empire romain à tous les
               bouleversements  dus  à  l'évolution  de  nos  sociétés,  l'Evangile  de  Jésus  et  le

               christianisme  n'ont  cessé  d'être  une  source  et  une  réserve  intarissables                 48
               d'espérance, de liberté et de développement. Tous les conciles ont été suivis de
               périodes difficiles mais depuis les Pères de l'Eglise - Augustin et tant d'autres -
               jusqu'à nos théologiens et philosophes contemporains, le message chrétien est

               resté d'une pertinence et d'une solidité que rien n'a pu ébranler.
              Les  chrétiens  ne  seraient-ils  que  les  héritiers  naïfs  d'une  religion  dépassée,
              comme le pensent et n'hésitent pas à le dire nos détracteurs les plus virulents, y
               compris en termes subtilement affables et polissés ? Loin de là !

              Je reste de plus en plus persuadé que si nous portons un trésor dans des vases
              d'argile (2 Co 4,7) ce trésor qui est l'Evangile donne à nos vases d'argile une

              grande et inattendue solidité. Oui, comme le rappelle Maurice Bellet, "le vieil
              Evangile est toujours vivant".
              Je pense à cet encouragement dans la Première Lettre de Pierre « Soyez toujours

              prêts à rendre compte de l'espérance qui est en vous » (1P 3,16).




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