Page 4 - Lux in Nocte 2_Neat
P. 4
EDITORIAL
SINE PULCHRIS NIHIL SUMUS
Sans la beauté nous ne sommes rien Epaminondas Chiriacopol
Rédacteur en chef
Avant tout, j’exprime ma reconnaissance et mes remerciements à tous ceux qui par
leur participation et soutien ont permis la naissance et le lancement avec succès de
Lux in Nocte, nouvelle revue numérique d’art et de philosophie dans l’univers très
riche des publications culturelles. Les appréciations positives n’ont pas manqué et les
300 vues pour le premier numéro justifient la poursuite de cette démarche avec
l’objectif d’améliorer la présentation et enrichir les contenus afin de soutenir la beauté
en tant que moyen d’accomplissement de l’être. Ce deuxième numéro, sorti au début
du printemps, évoque quelques aspects liés à Pâques et continue de montrer des voies
accessibles à l’épanouissement artistique de tous et de chacun, à travers l’histoire et les
créations et les exemples personnels. Epoque favorable de
Printemps, de renaissance et d’espoir !
J’aurais tant voulu que ces mots puissent être prononcés et ressentis encore par
Arnaud Beltrame dont le sacrifice situe la beauté de son geste irréversible, dans
3 l’univers de l’absolu généré par la fusion de l’héroïsme, de la mort et de l’humanisme.
Un drame qui nous rappelle les Anciens grecs, cofondateurs de notre civilisation et
experts incontestés dans l’Art, qui ont toujours associé jusqu’à la confusion dans un
esthétisme à valeur morale le beau et le bien : kalokagatas.
J’écris cet éditorial le dimanche des Rameaux et les effluves des crimes annoncés
m’envahissent en hérissant mon derme qui au XXI siècle refuse d’accepter en silence
et avec fatalisme le sang des Agneaux versé aux quatre coins du monde, et plus
insupportable encore, dans notre communauté, cette grande famille : la NATION.
Hommes et femmes de ce pays, aussi accaparés que nous soyons par la culture et la
philosophie, devons-nous nous extraire du monde et l’abandonner à la bête qu’aucun
équarrissage n’a détruit et qui, phœnix maudit, apporte toujours malheur, haine et
vengeance ?
La France a et aura toujours ses héros, mais pourquoi toujours mourir ?
Quel vent d’oubli a enlevé les flammes de nos cierges dans les églises, chassé le
temps des Lumières dans les écoles permettant aujourd’hui à quelques sauvages
déguisés en « hommes de foi » de tuer et de rendre ainsi inacceptable leur religion ?
Quelle maladie ronge notre civilisation et fait tomber ses bras armés au point de ne
plus pouvoir assurer la sécurité des biens et des personnes ?
Peut-être que le corps lumineux du Christ ressuscité pourra nous éclairer et que la
spiritualisation de notre matière à travers la recherche de la beauté pourra offrir à nos
âmes quiétude et convivialité sur terre et dans l’éternité.