Page 29 - Ihedate - l'annuel 2016 (N°2)
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L’aménagement du territoire peut-il être démocratique ?
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Tu resteras toute ta vie à Clichy
Et en plus, notre enjeu, c’est de traiter des questions de développement économique, d’habitat, de solidarité financière, pour ne plus être «pauvres», comme nous l’étions jusqu’à présent. Donc pour l’instant, c’est plutôt compliqué parce que nous sommes justement perçus comme «les pauvres» qui posent davantage de problèmes qu’ils n’apportent des choses positives au territoire Grand Paris-Grand Est.
A vous entendre, la plus-value
sur la politique de la ville n’est pas très positive...
La précédente intercommunalité était insuffi- sante mais elle a énormément apporté sur les questions de politique de la ville. Le nouveau territoire, c’est l’avenir. Il faut que ça bouge. Les autres maires doivent comprendre qu’il est dans leur intérêt d’utiliser ce nouvel outil intercommunal et d’être avec nous. Moi, je vois un ministre par mois. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de DGA de villes de 30000 habitants dans mon cas. Parce que Clichy-Montfermeil, c’est historique. Et même si le gouvernement change en 2017, ça continuera. Je verrai tous les ministres et cela ne posera aucun problème. Parce que le niveau d’enjeu et de médiatisa- tion de ce territoire est tel qu’il a toujours été considéré par tous les gouvernements comme un territoire sur lequel il fallait venir tout de suite. Quand Jean-Louis Borloo a été nommé ministre en 2002, le premier territoire qu’il a visité pour préparer la création de l’Anru (Agence nationale de rénovation urbaine), c’est Clichy-Montfermeil. Il a dit aux deux maires : «Vous êtes l’illustration typique des raisons pour lesquelles je veux créer un nouvel outil pour faire de la rénovation urbaine.» Ses paroles ont été reprises dans la presse. Une convention est signée en 2004 autour d’un gros projet, 1 600 logements à démolir. Les derniers
relogés l’ont été dix ans après, en 2014. Et le projet devrait être totalement terminé d’ici 2021 alors que le ministre voulait tout faire en cinq ans. Le temps du ministre n’est pas le temps du projet et le temps des habitants n’est pas celui du projet.
Donc c’est systématique, tous les nouveaux ministres de la Ville viennent d’abord à Clichy-Montfermeil. Les autres maires du T9 ont beaucoup plus rarement ce genre de visite. Notre présence sur le territoire va donc leur ouvrir des portes. Mais seulement si nous jouons ensemble, comme ont très bien su le faire Clichy et Montfermeil.
LA VILLE DÉTIENT LE RECORD DES SUBVENTIONS DE RÉNOVATION ET DE SOLIDARITÉS URBAINES.
© Sophie Knapp


































































































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