Page 79 - Ihedate - l'annuel 2016 (N°2)
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L’aménagement du territoire peut-il être démocratique ?
Transformer la ville et sa perception
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D’abord une question à l’auditeur : qu’est-ce qui a motivé votre envie
de suivre les sessions de l’IHEDATE ?
Principalement un désir de curiosité, une envie d’échapper à une vision parfois binaire de la pratique d’un aménageur confiné à son (grand) territoire ! L’opportunité aussi de croiser d’autres parcours, d’autres expériences et surtout d’autres visions sur un thème, l’aména- gement du territoire, comme enjeu économique et sociétal majeur.
Le thème de l’année a-t-il été
un élément moteur ?
En tant qu’aménageur, c’est évidemment l’alpha et l’oméga de l’activité d’un EPA (établisse- ment public d’aménagement) : chacun, à son échelle, cherchant, ici et là, sa juste recette, son équilibre pour construire une opération « parfaite » en tous points. Cette année a appris à chacun d’entre nous que l’aménagement n’est pas une science exacte et qu’il n’y a pas de recette magique ou universelle pour réussir un projet. D’Amsterdam à Est Ensemble, chaque opération a son contexte et ses ambitions propres qui différent selon sa géographie, sa population, son passé, sa gouvernance...
Etes-vous Marseillais ?
Oui, j’y suis né. Issu d‘une famille immigrée de Naples et de Buenos Aires, j’entretiens un rapport « charnel » puissant avec ma ville, une ville paradoxale où tout change mais rien ne
bouge. Marseille est un petit royaume singulier cerné par sa mer et ses massifs collinaires, c’est une ville-monde, bien sûr pas au sens marketing du terme, une ville qui tourne le dos au nord et regarde toujours vers un sud lointain. J’ai passé quinze ans à l’étranger dans diffé- rents pays au point de penser ne jamais revenir à Marseille, ma ville « initiale ». J’y suis désormais installé depuis 2009 avec une certaine fierté, je l’avoue, de travailler pour une opération qui contribue à « transformer » la ville (un peu) et sa perception (beaucoup). J’ai beaucoup voyagé et j’ai eu la chance de pouvoir admirer Angkor, Petra, les pyramides égyptiennes et mayas, La Cité interdite (dans le brouillard), le sommet du Kilimandjaro, les toits de Caire la nuit, le Sinaï à l’aube... Pourtant, rien ne peut égaler un « tour de corniche » à Marseille, au guidon d’une moto au mois de juin, avec la mer pour point de vue.
LA CATHÉDRALE DE LA MAJOR ET LES VOÛTES DE LA MAJOR OÙ S’EST INSTALLÉ LE MUSÉE REGARDS DE PROVENCE.
© Sophie Knapp


































































































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