Page 82 - Ihedate - l'annuel 2016 (N°2)
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LA TOUR DU GROUPE MONDIAL DE TRANSPORT MARITIME CMA-CGM FORME UN TRAIT D’UNION ENTRE LE PORT AUTONOME ET LA VILLE DE MARSEILLE.
Comment articule-t-on la nécessité de s’adresser aux habitants tout
en réfléchissant au niveau mondial ?
Marseille est mondiale, internationale, africaine, latine, maghrébine, sud-américaine... C’est avant tout un port qui draine et charrie le monde et les marchandises. A leur manière, les Marseillais sont très internationalisés car rompus historiquement et culturellement aux arrivées de populations au fil des soubresauts de l’histoire. Ici, la peur de l’autre n’a pas cours car l’autre c’est un peu soi : tous étrangers mais tous marseillais. L’ambition de Marseille est de
retrouver l’influence et la notoriété positive qui était la sienne lorsque la ville était le troisième port du monde.
Euroméditerranée a pour ambition de placer Marseille au niveau des plus grandes métropoles européennes en créant les conditions propices à son développement et à son rayonnement. Qu’il s’agisse d’équipements ou d’événements internationaux, le (désormais) grand territoire métropolitain se donne les moyens d’attirer le monde à lui.
Quelle réponse apportez-vous
à la question qui a traversé l’année 2016 à l’IHEDATE ?
A la question «L’aménagement du territoire peut-il être démocratique ?», j’apporterai une réponse de Normand (normal pour un Marseillais...) : ça dépend ! Je crois que le contexte, l’échelle et l’ambition de l’aménagement en question sont des facteurs qui influent fortement sur le curseur « démocratique » de la démarche. L’aménagement doit être avant tout partagé et non-subi, expliqué avant d’être concerté. Mais il ne faut pas verser dans l’angélisme : aménager c’est choisir, créer des limites donc des effets de franges, changer (souvent) la routine des usagers, bouleverser les équilibres territoriaux. Le risque, c’est aussi que l’aménagement soit systématiquement réduit (ou confisqué) à des fins politiques, devenant un simple prétexte à des confrontations idéologiques très éloignées des principes fondamentaux d’un projet.
Qu’est-ce que l’aménagement ? Selon le Larousse, c’est « la transformation volontaire d’un espace géographique au bénéfice de la société qui l’occupe». Si l’on s’en tient à cette seule définition, alors oui, l’aménagement peut être démocratique...
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© Sophie Knapp


































































































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