Page 18 - IHEDATE - L'annuel 2017
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HÉLÈNE THIOLLET EST CHARGÉE DE RECHERCHE AU CNRS. SES RECHERCHES PORTENT SUR LES POLITIQUES MIGRATOIRES DANS LES PAYS DU SUD.
O rir une protection aux personnes menacées
Si l’exilé est un migrant, au sens de « personne qui quitte son pays », le terme «réfugié» appuie sur la notion de contrainte qui a entraîné le départ et la migration. Après la Seconde Guerre mondiale et à la suite de la Convention de Genève en 1951, les États signataires se sont engagés à offrir une protection aux personnes menacées de persé- cutions. La notion de «réfugié» est alors devenue une catégorie juridique. Dans le contexte actuel, les «réfugiés» sont consi- dérés comme des personnes qui migrent par contrainte et pour des raisons politiques, et les « migrants » comme des personnes
L’ opposition réfugié/migrant est un raccourci réducteur
qui se déplacent volontairement dans le but d’améliorer leur situa- tion économique. Ainsi, les Syriens incarnent les «réfugiés» et les Maghrébins les «migrants». Pour l’anthropologue Giulia Scalettaris, l’opposition réfugié/migrant est un raccourci réducteur. Ainsi, la migration liée à une catastrophe
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