Page 97 - IHEDATE - L'annuel 2017
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Les territoires et le monde
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l’homme, par les cultivateurs, de l’importance des écosystèmes. Respecter la vie sous nos pieds, favoriser la diversité des espèces, accroître la photosynthèse, au fond réinventer les mécanismes naturels pour les rendre utiles à la production, ce sont les principes fondamentaux de la mutation d’aujourd’hui. Les pionniers de l’agro-écologie sont avant tout de  ns observateurs de la terre. Le constat qu’ils ont fait est simple : un sol maltraité, c’est un sol qui ne produira plus ou pas assez. L’ori- ginalité tient au fait qu’il s’agit d’un retour à l’authenticité du rapport entre le cultivateur, sa terre et son écosystème. (...)
L’ancien monde va s’effacer doucement mais sûrement. Il faut maintenant revenir à la photosynthèse, et aux interdépen- dances biologiques pour produire, développer de nouvelles énergies, une conception nouvelle de notre croissance et de la mesure de notre bien-être global. L’enjeu, dans cette nouvelle écologie dynamique, est de créer les mêmes intérêts pour les acteurs du monde agricole que ceux qui ont été les moteurs de la révolution productive de l’après-guerre. (...) Il faut changer de monde, cesser de rester crispé, regarder l’avenir nouveau qui s’ouvre comme une formidable opportunité de réussir, de construire de nouvelles techniques qui sont au cœur d’une réappropriation, par les agricul- teurs, de leur propre destin histo- rique. L’agro-écologie, c’est un modèle intensif en connaissance des milieux et des mécanismes naturels par les agriculteurs
, eux-mêmes. La révolution est là,
s ils ne délèguent plus aux autres
t les savoirs, ils se les réapproprient
r pour réinventer leur métier et leur
place dans la société. (...)
Lettre à Olivier de Serres
Oui, Olivier, vous avez, en observant
t
votre époque, cherché à valoriser r
ce qui coûtait le moins à produire, ,
en s’adaptant aux lieux, aux terres, ,
à faire des choix délicats pour qu’ils s
soient les meilleurs. Bien vu. C’est t
ce que je pense être le bon choix à à
faire aujourd’hui. Ne plus chercher r
par l’investissement massif dans la a
technologie, le matériel, les engrais s
et les phytosanitaires les voies de e
recours à la réussite agricole. Au u
contraire, s’adapter à son milieu, le e
avec le moins possible d’appel de e
l’extérieur, voilà, cher Olivier, ce qui
est notre point commun. Voilà ce qui fait que vous disiez juste il y a quatre siècles.
posséder pour en tirer le meilleur
r
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