Page 51 - Annuel 2018
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Territoires, santé, bien-être
51 édition 2018
SI LA SANTÉ D’UN TERRITOIRE PASSE PAR SA DESSERTE, CELLE DES INDIVIDUS PARAÎT DÉSORMAIS MENACÉE PAR UNE MOBILITÉ AUTOMOBILE CAUSE DE POLLUTIONS ET DE SÉDENTARITÉ.
La métaphore du corps bien irrigué a longtemps servi de modèle pour l’équipement du territoire en grandes infrastructures de transport. Pour Michel Savy, les infrastructures de transport - qui évoluent sur un temps long - sont un élément essentiel de l’organisation du territoire. Les usages des infrastructures connaissent aujourd’hui des mutations intenses, accélérées par des innovations techniques, organisationnelles et sociales. Des innovations telle que la voiture autonome qui symbo- lise la croyance aveugle dans un solutionnisme techno- logique mais aussi la peur de l’hégémonie des géants du web. Selon Stéphane Schultz, les futurs possibles restent à imaginer, il propose une approche pragmatique de ce que cette technologie peut apporter à nos villes et à nos mobilités. De son côté, Henri-Noël Ruiz revient sur l’arrivée du TGV à Rennes en 1h30 de Paris. Il évoque les externalités négatives qu’elle pourrait provoquer sur le marché de l’immobilier et sur l’accroissement des inégalités socio-spatiales dans le territoire. Et il rappelle la nécessité de politiques d’accompagnement pour optimi- ser les effets du TGV pour les entreprises et les habitants, à l’échelle de la ville mais aussi du territoire d’Ille-et-Vilaine et de la Bretagne.
Au-delà du TGV, ce sont tous les modes de déplace- ment qui nécessitent d’être repensés au regard de leur impact direct et indirect sur la santé. Charlotte Marchan- dise-Franquet explique comment le Réseau français des villes-santé de l’OMS soutient et accompagne les collectivités locales dans leur ré exion sur la conception d’une ville où les populations peuvent vivre en bonne santé. Une ré exion soutenue par des outils. Ainsi l’OMS Europe a mis au point un outil d’évaluation des effets sanitaires des mobilités actives, HEAT . Présenté par Zoë Héritage, il
a pour but d’évaluer économiquement les bienfaits pour la santé de la pratique de la marche ou du vélo. Un enjeu important car la Ville de Rennes mène une politique alterna- tive au « tout voiture », à travers la promotion des transports collectifs et des mobilités actives. Sylviane Rault montre comment cette politique s’inscrit dans la stratégie globale des déplacements sur le territoire de Rennes Métropole, à travers le plan de déplacements urbains (PDU) en prépa- ration pour la période 2019 - 2030.
De nombreuses études apportent des éléments de preuve de l’impact des choix d’urbanisme sur la santé, la qualité de vie et le bien-être des populations. Mais la complexité des liens existants entre les nombreux déterminants de santé et les différentes dimensions de l’urbanisme, et la déclinaison de ces connaissances scienti ques sur le terrain consti- tuent encore un dé . Pour y voir plus clair, Anne Roué Le Gall développe la notion d’urbanisme favorable à la santé et Guilhem Dardier met l’accent sur deux expériences concrètes d’évaluation d’impact sur la santé qui ont été initiées à Rennes.
Un parcours à vélo proposé aux auditeurs dans les rues de Rennes permet de mieux percevoir les principes de plani cation urbaine, les aménagements favorables aux mobilités actives et à l’intermodalité, les nouvelles pratiques tels que le vélo électrique ou le covoiturage. Puis dans cette ville connue pour sa «rue de la soif» et ses jeudis soirs animés, les auditeurs découvrent Noz’ambule. Participant à la politique publique de «prévention de la consomma- tion excessive d’alcool» menée par la Ville de Rennes, ce dispositif de réduction des risques et d’amélioration du bien-vivre ensemble est animé par des étudiants, des professionnels de santé et des bénévoles.
http://www.villes-sante.com/thematiques/heat/.
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