Page 12 - golf_region_novembre_2019_Neat
P. 12
12 Rubrique coaching mental
Dr Jean-louis lestYnek olivieR gauDin
Psychiatre, Pédopsychiatre, Entraîneur d’espoirs, de joueurs
Psychothérapeute pros et d’handicapés
Partiellement retraité, directeur du
CMMP de Saintes Ancien joueur professionnel de golf,
Meilleurs classements chez les seniors : entraîneur régional et national
40e européen ; 1er au ranking seniors
pendant 2 ans devise : faire les choses sérieusement
Meilleur handicap : 2 sans se prendre au sérieux.
Sports pratiqués : Rugby, natation,
judo, handball et Volley
Sportifs préférés : Jason day, les 3e ligne
de Rugby, Alain Bernard (handigolf)
le Golf : dépRimant
nous allons évoquer aujourd’hui la notion de déprime Tout le monde a connu ces moments de découragement,
chez les golfeurs. nous ne parlerons pas de la dépres- d’impuissance, d’incapacité, de déprime au cours d’une par-
sion mais de la déprime, c’est-à-dire une expression à tie qui se passe mal.
minima qui dure moins de 2 semaines. Autre exemple sur un joueur qui a une mauvaise estime de
citons quelques signes de la dépression : tristesse, senti- soi : garçon sympathique, jovial, très agréable en société,
ment de vide, découragement, perte d’intérêt, absence de estimé de ses pairs, qui a bien réussi sa vie professionnelle
plaisir, pensées morbides, difficultés à réfléchir, mémoire et personnelle. Au golf, il pense que les autres sont toujours
et concentration diminuées, hypersensibilité à la moindre meilleurs que lui, qu’il n’est pas à la hauteur de la situation,
contrariété, perte de l’estime de soi, sentiment que rien ne etc... même si les scores prouvent le contraire…
peut changer, troubles du sommeil, de l’appétit, etc... Autre exemple, ce joueur talentueux, très jeune, qui ne sup-
Lors d’une partie nous pouvons observer de façon plus ou porte pas de rater un coup. S’ensuit jet de club, baisse de
moins intenses, plus ou moins durables, certains signes de concentration, désintérêt, tristesse, dévalorisation de soi,
la dépression. pleurs. Il n’est jamais satisfait, même si certains coups sont
Pour ceux qui trouvent cela excessif, voyons quelques dis- exceptionnels. chez ces joueurs doués, ceux pour qui tout
cours recueillis après les parties : est apparemment facile, certains deviennent prisonnier de
- Qu’est-ce que je fais là ? Je n’ai pas le niveau ! cette image. Ils ne font plus d’effort comme pour justifier
- Je joue comme une pompe (funèbre ?) les mauvais résultats. ces joueurs ne sont centrés que sur
- Je n’avais qu’une envie : que ça s’arrête ! J’étais à deux les résultats et non pas sur les efforts à fournir. cette auto-
doigt de quitter le parcours ! dépréciation est fonction de l’entourage, de l’éducation et
- Je vais vendre mes clubs. de l’état d’esprit du joueur. Parfois, un seul échec cristallise
- J’avais envie de jeter mon sac à l’eau (certains l’ont fait !… avec tout chez quelqu’un qui n’a jamais raté et il ne veut pas être
leurs clés de voiture dedans). confronté à nouveau à cette désagréable expérience. ceci
- J’ai pété un plomb ! est valable dans tous les domaines (scolaires, profession-
- J’arrête le golf !!! nels, sportifs).
- Je suis trop nul !!! d’autres ont une façon de penser l’avenir comme « pré-destiné »,
etc... inéluctable, générant des attitudes de fuite ou de lutte en
fonction de leur personnalité. Leurs capacités sont « gravées
dans le marbre » et ne peuvent que très peu évoluer. Ils pré-
fèrent rester dans leurs croyances.
Quand rien ne va, c’est le bon moment pour apprendre : sur
soi, sur ses capacités à faire face aux événements difficiles,
connaître ses ressources mentales pour y remédier. L’exer-
cice de la pleine conscience permet de se recentrer objec-
tivement sur soi (et non se renfermer), ici et maintenant, en
assumant ce qui se passe.
Votre force mentale se nourrira de vos échecs et vous per-
mettra d’être moins affecté par les aléas du golf. certes
déprimant parfois mais tellement instructif et formateur !
bonne partie à tous