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 Si la population humaine de la terre doublait tous les 250 ans au XVIIIème siècle, c’était tous les 32 ans à la fin du XXème. Aujourd’hui, les démographes pré- voient plus de 10 milliards d’individus au milieu du XXIe siècle.
Puis, ce fut le tour des physiciens, chimistes des climatologues de prendre le relai, expliquant à la Présidente que les effets de ces phénomènes ac- célèrent d’autres dérèglements dans des réactions en chaînes qui elles-mêmes, accentuent les effets des pollutions. Ainsi l’activité industrielle et écono- mique des sociétés modernes liée au pétrole ain- si que l’intensification de l’élevage, multiplient les émissions des gaz effets de serres.
Ceux-ci génèrent une augmentation de tempéra- ture susceptible de libérer virus et méthane pri- sonniers du permafrost en zone polaire, ou dans les sédiments océaniques, hypothèse à la source de scénarios apocalyptiques
La Présidente pourtant sensibilisée, s’enfonçait dans son siège... L’océanographe et les chimistes, poursuivirent, décrivant les conséquences de l’aug- mentation de température et tous les déséquilibres qu’elle entrainait. 30% de ces gaz sont dissous par les océans, absorbés en surface6 .
Le CO2 émis trop rapidement plonge dans les pro- fondeurs, acidifiant l’océan en bouleversant ses mi- lieux. L’acide carbonique dissout les coquilles des mollusques, les coraux blanchissent. Les microal- gues formant le plancton migrent vers les pôles, s’affaiblissent, décimant une grande partie de la biodiversité, fragilisant la chaine alimentaire. Une telle teneur en acide n’avait pas été atteinte depuis 55 millions d’année lors du passage du Paléocène à l’Eocène, et il aura fallu 100 000 ans pour que l’océan retrouve son équilibre.
Le taux d’émission de CO2 de nos sociétés depuis les 50 dernières années est 15 fois plus rapide qu’a cette lointaine époque. À cela il fallait rajouter la surpêche et l’industrialisation de sa filière vidant les océans, les 8 millions de tonnes de plastique déver- sées chaque année formant un septième continent d’une surface égale à trois fois celle de la France, se fragmentant en micro particules infiltrant la totali- té des océans et de la surface terrestre, pénétrant jusqu’au tissu cellulaire du monde vivant, ne lais- sant que moins de 10% des habitats marins en état de conservation favorable.
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NOUS N’ASPIRONS PAS AU REPOS, LES SOLUTIONS SONT À NOTRE PORTÉE !
3.3. POLITIQUE
Le biochimiste Marcel Deschamps, continua le ré- quisitoire. À la suite des dernières guerres mon- diales, il fallait légitimement nourrir toute la pla- nète. Les industriels se ruèrent sur cet Eldorado. Ainsi est née l’agriculture intensive ou productiviste caractérisée par une mécanisation généralisée et l’usage massif d’intrants chimiques pour maximi- ser les rendements. C’est à cette époque que les avancées technologiques se séparèrent de la vision progressiste pour ne plus qu’assouvir la voracité in- finie d’un capitalisme dévoyé. Le système était rodé.
La compréhension systémique des phénomènes suivait chez la présidente une trajectoire cervicale de gauche à droite, passant de l’hémisphère gauche du rationnel, à la partie droite activant les struc- tures plus archaïques de l’hypothalamus, centre des émotions. Ses tripes, formaient un nœud pe- sant face au vécu de ses responsabilités politiques, exacerbant ses douleurs de torsions viscérales... Après cette présentation, elle remercia les partici- pants en articulant difficilement des propos de cir- constances, puis elle partit marcher, accompagnée de ses officiers de sécurité.
Par miracle, la météo était clémente et l’air à nou- veau presque respirable à Paris, comme un espoir auquel s’accrocher. La COP 26 sur le climat venait d’être reportée en raison du coronavirus. L’année 2020 devait être charnière pour avancer sur ces su- jets cruciaux. Les experts et les ONG appelaient les États à ne pas laisser de côté l’environnement dans les plans de relance qu’ils vont mettre en place au sortir de la crise. Ce devait être le moment de vérité pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Mais la COP 26 sur le climat n’aura pas survécu au corona- virus. Prévue à Glasgow, en Écosse, elle a été re- portée à 2021. Ce nouveau sommet doit permettre aux États de présenter des nouveaux engagements plus stricts en matière d’émissions de gaz à effet de serre. La Présidente décida d’y aller personnel- lement, pour y plaider les mesures drastiques, né- cessaires à mettre en place pour le bien-être des générations futures.
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1https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9forestation#cite_note-7 - Situation des forêts du monde, Food & Agriculture Org., 2018, p. 22 2https://www.fondationbiodiversite.fr/modification-des-ecosystemes-et-zoo- noses-dans-lanthropocene/ 3https://royalsocietypublishing.org/doi/full/10.1098/rspb.2019.2736?af=R& - https://fr.wikipedia.org/wiki/Zoonose#cite_note-16
4Sapiens de Yuval Noah Harari
5Capital et idéologie de Thomas Piketty
6Rapport spécial du GIEC sur l’océan 2019 : https://www.ipcc.ch/srocc/
 Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P107
3.3.4. LE TEMPS DE LA PANDÉMIE
















































































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