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DES CHOIX ÉNERGÉTIQUES À L’HUMANISME ÉCOLOGIQUE, RÉÉCRIVONS NOS RÉCITS FONDATEURS
2.3
« VERS L’ACTION »
Nous pouvons nous relier à la nature comme nous pouvons nous relier à notre propre corps. Expres- sion de la nature en soi.
Avec l’intérêt récent porté aux fascias ces fines membranes translucides présentes partout en nous3 qui relient tous les éléments de notre orga- nisme, les chercheurs ont découvert que ceux-ci étaient très réactifs à toute forme d’agression. Par exemple, ils répondent au stress en se contractant, en s’immobilisant. Ce qui expliquerait nos douleurs. Ces fascias qui nous permettent de comprendre comment le corps fonctionne, comme une unité re- liant notre intériorité au monde extérieur (fascias = organe de la sensibilité somato- viscérale).
Bref, ils sont munis de récepteurs très sensibles qui participent activement à la façon dont on se meut, mais aussi participent de notre état interne. Grâce à ces fascias notre corps a la propriété de former un tout unifié, solidaire et respectueux de tout ce qui le compose dans sa diversité. Forces mais aussi contraintes sont régulées, portées, et capables d’ajustements, de réajustements créateurs. En fait, notre corps est en mouvement et fonctionne d’une manière systémique.
L’enjeu résiderait dans notre capacité, à travers la prise en compte de notre intériorité corporelle et de celle d’autrui, à offrir une plateforme possible pour favoriser la nécessaire évolution de nos modes de fonctionnement collectifs. A l’instar d’un archipel formant un socle commun, chacun d’entre nous se- rait une île spécifique mais toutes reliées aux autres...
Le mouvement du corps est universel et singulier, en comprenant cela, nous serions conscients d’être porteur du Vivant. En prenant appui sur ces deux aspects ne pourrions-nous pas devenir davantage des acteurs et co-créateurs de nouvelles pensées collectives, de nouveaux mondes en bâtissant un monde respectant le principe du vivant qui com- mence à l’intérieur de chacun d’entre nous. Bouger et en être conscient est au fondement de notre être. Nous sommes entrés dans un monde avec les NTIC où nous avons moins besoin de bouger mais ne
portent-elles pas le risque d’affaiblir notre capacité à construire de façon libre et autonome le sens du monde.
Le système planétaire dans lequel nous sommes, basé sur le toujours plus, toujours plus vite, en- traîne une certaine maltraitance des corps, de l’in- dividu : souffrance au travail, dépression et burn- out sont les symptômes les plus visibles de notre intériorité touchée. D’ailleurs, notre corps sait avant nous quand nous sommes impactés.
Alors, il se crispe, se contracte, se referme. Heu- reusement beaucoup de gens se rebellent et re- fusent d’accepter cela comme une fatalité. Nous avons conscience qu’il faut être à l’écoute de nous- mêmes et de notre corps, dans une vie qui est sou- vent en perte de sens.
Je suis frappé de constater le nombre de jeunes qui aujourd’hui s’écoutent et font le choix de quitter les études commerciales ou autres pour travailler la terre, tenir une épicerie de village, se lancer dans l’humanitaire. Pourtant ce sont de brillants élèves qui fut un temps auraient fait « une belle carrière ». Certaines institutions (facs, grandes écoles) s’en in- quiètent et conçoivent désormais à chaque étape du cursus des modules de développement durable. Probablement que le désir des jeunes de se tourner vers le développement durable est une forme de re- fus d’un monde trop matérialiste et individualiste.
Les représentations que nous faisons de notre corps sont le fruit de la culture dans laquelle nous vivons. Chez les peuples premiers, l’individu est considéré comme porteur d’une énergie collective qu’il peut à la fois recevoir et transmettre, partager avec le reste de l’environnement. L’homme est élément à part entière du paysage. Le corps n’est pas le mar- queur de chaque territoire individuel. Bien au contraire, il est perçu comme reliant les membres de la communauté. Parfois même, comme chez les Kanaks il n’existe pas de mot pour qualifier le corps et les organes. « L’homme est la nature » disait déjà au XIXème siècle notre F.°. géographe et anarchiste Jacques Élisée Reclus.
 Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P74
2.3.2. LA MER EST BELLE



















































































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