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La question du temps est également à prendre en compte, le temps ignore souvent ce qui se fait sans lui...
Modifier des habitudes, des fonctionnements, légi- férer demande de prendre en compte ce facteur. Ainsi, et sur cette base de réflexion, ne pour- rions-nous pas poser un certain nombre de constats proposés par le monde de la science, de la philoso- phie depuis déjà de nombreuses années.
PREMIER CONSTAT :
Le modèle économique actuel, si rentable soit-il, est générateur d’exclusions, d’inégalités, de ten- sions qui amènent des populations à se maintenir dans la misère, ce qui engendre du totalitarisme, des guerres et des indignités, de l’esclavagisme partout dans le monde.
Pour autant, la France ne vit pas en vase clos, ni dans un monde immobile, elle fait partie intégrante de la mondialisation économique. Ne devrions-nous pas reprendre conscience de notre destin planétaire au-delà des pays, des communautés. Construire une économie qui abandonne l’hydre du capitalisme financier ? Le libéralisme actuel n’a montré aucune capacité à libérer les esprits vers un idéal démocra- tique, bien au contraire il asservit 90 % de la popu- lation mondiale à 10 % détenteurs du fameux capi- tal ... La question de la moralité face à la cupidité de l’homme se pose. L’histoire montre que ce genre de déséquilibre génère la dictature du plus fort, non la démocratie.
La question du droit de propriété est sans doute elle aussi à mettre sur l’établi. Non pour le nier mais pour faire en sorte que chacun à son niveau puisse vivre dignement du fruit de son travail. Le bien-être matériel apporte-t-il, contribue-t-il au bien être mental ? Il est également certain que le fonctionne- ment des échanges économiques actuels a aussi permis de générer des services et de construire des liens à la fois géographiques, et culturels. Je crois également qu’il ne faut pas
Considérer le libre-échange comme une mauvaise chose ce serait renier l’histoire de l’humanité. Je serais plus partisan de convaincre les grands inves- tisseurs et le monde de l’entreprise de la viabilité d’une croissance raisonnée. Les mots ont une im- portance si on souhaite être entendu. La notion de décroissance pour une logique économique n’est pas porteuse d’avenir.
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UNIVERSALISME, HUMANISME ET ÉCOLOGIE
1.1.
LA RÉFLEXION MAÇONNIQUE SUR LA CRISE ÉCOLOGIQUE
DEUXIÈME CONSTAT :
L’action humaine, depuis bientôt deux siècles, aboutit à une perte dramatique de la biodiversité. Les questions environnementales sont majeures car l’être humain fait partie intégrée du cycle du vi- vant. En détruisant la biodiversité, l’homme s’auto- détruit, c’est un fait scientifique avéré. La question est grave, vitale pour notre existence. Plutôt que de lutter contre la pollution, pourquoi ne pas agir pour la biodiversité et remettre l’humain là où il est. Dans sa capacité à comprendre, prendre soin, à agir en symbiose avec le vivant, en quelque sorte, plutôt que de continuer à chercher à infléchir le vivant sur l’hôtel de sa cupidité ?
Nous avons les moyens de générer des évolutions par la culture, l’éducation, la recherche et des lé- gislations à la fois nationales et internationales. La question du climat est également de nature mon- diale, il ne sert à rien qu’un seul pays produise un changement pour obtenir une action concrète sur la question, c’est l’humanité qui doit « mettre à jour son logiciel » à la fois de production et de compor- tements individuels. Il est clair, que sans la mise en œuvre de macro mécanismes de régulation et d’in- tervention, les bouleversements climatiques à venir vont générer de telles tensions que l’humanité de- vra assumer drames et guerres, migrations de po- pulation massives et perte d’autonomie alimentaire (famines, raréfaction de l’eau potable, etc.). Nous avons la capacité de faire évoluer la production agricole afin que nos sociétés trouvent une autre forme d’autonomie alimentaire. Ce n’est pas irréa- liste, nous pouvons le générer de manière program- mée tenant compte du temps, de la formation, de l’investissement et du contrôle nécessaire. En 25 ans nous pourrions transformer le paysage, les en- vironnements, les habitudes...
Ces deux constats sont liés l’un à l’autre. Ils sont reliés par l’action de l’homme. Sur lui-même et sur les sociétés dans lequel il vit.
Ne devrions-nous pas porter plus grande attention à ces trois éléments :
Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P24
1.1.4. APRÈS...