Page 19 - MOBILITES MAGAZINE N°22
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                  Politique & institutions
du futur
      mande de mobilité urbaine (un quasi doublement attendu du trafic urbain de 2010 à 2050), les amé- liorations ponctuelles ne suffisent plus à endiguer la hausse constante de la congestion. Selon les mesures effectuées par TomTom, le taux de congestion(2) augmente en moyenne de 2,6% par an dans les 310 agglomérations étudiées dans le monde sur la période 2008- 2016. Alors que les conséquences de cette congestion se chiffrent déjà en milliards, des estimations suggèrent qu’en 2050 les citadins passeraient en moyenne deux fois plus de temps dans les embou- teillages qu’aujourd’hui.
Face à cette situation notamment, les nouveaux acteurs de la mobilité exploitent les potentiels du digital pour offrir de nouvelles solutions, beaucoup plus agiles que celles déployées par les acteurs tradi- tionnels du transport. Ceux-ci se doivent donc d’évoluer pour que les services qu’ils proposent ne viennent pas à être considérés comme de simples « produits de base » sans différenciation possible
Cinq axes stratégiques sont développés pour que les opérateurs de transport puissent s’adapter.
autre que le prix. Cette indispen- sable mue ne s’impose pas qu’aux transports publics : l’industrie au- tomobile elle-même doit revoir son schéma, qui consiste pour l’instant à vendre ses produits sans se percevoir comme un acteur du système global de mobilité.
Les enjeux de la mobilité de demain
Dans ce contexte, les impacts at- tendus de certaines innovations sont pour le moins à prendre en compte. Le meilleur exemple sem- ble être le véhicule autonome. Se- lon différentes études sur lesquelles
Arthur D. Little s’est basé, il pourrait réduire de 90% le nombre de tués sur les routes et diminuer de 30% à 65% les émissions de polluants (selon qu’il sera thermique ou élec- trique). Il devrait réduire le coût de la mobilité par voyageur de 45% à 82% par rapport à une voi- ture d’aujourd’hui, et ce d’autant plus que le véhicule autonome sera en majorité partagé à l’horizon 2040. en outre, selon une enquête réalisée dans 10 pays dont la France, 30% des personnes inter- rogées seraient susceptibles de substituer le véhicule autonome à leurs déplacements en trains sur longue distance, et 31% à ceux effectués en transport public sur courte distance. enfin, la digitali- sation et le véhicule autonome pourraient permettre d’augmenter la capacité des infrastructures rou- tières de 80% à 270% et diminuer les besoins en stationnement de 30% à 80%.
Quelle que soit l’ampleur des dis- ruptions qui ne manqueront pas de se produire, il faut avoir en tête la rapidité avec laquelle elles sont
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