Page 7 - MOBILITES MAGAZINE N°22
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                  tprOjet/loi d’orientation des mobilités
          LOM, le grand flou
le projet de loi d’orientation des mobilités n’est pas reçu avec enthousiasme, c’est le moins que l’on puisse dire. Un texte plus « permissif que prescriptif », c’est un peu dans l’air du temps, où le manque de moyens financiers contrarient les projets les plus ambitieux, et où les solutions alternatives, les modes doux, sont encore trop timidement mis en avant.
Mais le constat ne s’arrête pas là. La part que doit occuper la route ou le
ferroviaire, pour se limiter aux transports terrestres, n’est pas dé- crite. D’une manière générale, le cap n’est pas perceptible, la parole politique paraît déconnectée du terrain. en un mot, c’est le « grand flou ».
Considéré comme une « boîte à outils » sans mode d’emploi, le texte donne une impression d’ina- chevée. etrange pour une loi d’orientation. Un texte qui a été précédé par des « assises », une concertation dont les travaux ont été nourris. Pourtant, rien à voir avec la Loi Fiterman - celle de 1982, la LOTi -, qui avait jeté les bases d’une politique publique, en accentuant la décentralisation des transports (à l’exception du train, dont l’etat demeurait l’autorité or- ganisatrice, comme pour les lignes routières nationales). et si l’évolution des temps s’était inscrite en filigrane des dispositions du texte ? Si les modes et les usages étaient des- tinés à se compléter, et que l’offre publique ne pouvait pas tout ? en
témoignent, la promotion du co- voiturage et l’alternative que re- présentent les Cars Macron, encore saluée récemment par l’araFer, plus libérale que jamais, loin des discours convenus et des habiletés du marketing.
Les zones blanches
Un tiers du territoire national n’est pas couvert par une offre. On parle pudiquement de « zones blanches ». On reviendra sur le phénomène de l’étalement urbain, le piège qui s’est refermé sur les automobilistes des zones périurbaines, peu denses, des causes structurelles qu’il sera très difficile de traiter. L’occasion de revenir, tout de suite, sur le modèle traditionnel des transports
collectifs ? au moment où une grave crise sociale secoue le pays, et a débuté par le renchérissement annoncé du prix des carburants, il n’est plus possible de ne pas voir la réalité. et pour commencer, celle dressée par l’Observatoire de la mobilité (le rapport de 2018) : « Alors que la surface desservie par les transports publics urbains ne cesse de s’accroître (et nette- ment depuis 2013), force est de constater que la population des- servie n’augmente que très fai- blement, quand elle ne stagne pas».
Le public et le privé
Déployer une offre de covoiturage répondra-t-il aux besoins ? Difficile à dire. Ce que l’on sait c’est que le court covoiturage butte sur le pro- blème de la densité, et qu’il ne pourra probablement pas se dé- velopper sans être soutenu par les collectivités. Faciliter l’accès aux agglomérations sera sans doute nécessaire. Pour les autocars, les offres privées et publiques se com- plètent, c’est le passager qui fait l’arbitrage. On ne le dit pas assez :
 Mobilités Magazine 22 - Janvier 2019 - 7






















































































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