Page 8 - MOBILITES MAGAZINE N°22
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la réforme a consisté à préférer l’initiative des opérateurs à celle des autorités organisatrices, en premier lieu desquelles l’etat, qui en perdait la maîtrise. il n’existait que trois lignes nationales, une offre marginale, avant l’ouverture du marché. Même pour des trajets moyens (inférieurs à 100km), l’ar- rivée des Cars Macron n’a pas dés- équilibré les transports publics dits conventionnés. « Il n’y a pas d’in- cidence forte dans 95% des cas », a souligné le président de l’araFer. appréciée par 7 millions de passa- gers depuis l’ouverture du marché, son volume devra atteindre 11 à 13 millions pour permettre d’atteindre l’équilibre économique du modèle. Laboratoire test d’une alternative à l’initiative publique, les Cars Ma- cron devraient s’accompagner d’une
interview
vraie politique publique en faveur des infrastructures et des gares routières. et d’une manière géné- rale, les modes collectifs devraient bénéficier de facilités d’accès aux agglomérations, et pas uniquement le covoiturage, déjà favorisé par des aires et autres places de sta- tionnement. Un paradoxe devient criant entre le succès populaire que rencontrent ces autocars, et les carences dans l’accueil, et l’éga- lité de traitement des opérateurs. La mobilité tient une place essen- tielle dans les sociétés contempo- raines, elle ne peut plus être né- gligée. La capacité de se déplacer représente pour la population la possibilité d’accéder aux principaux lieux d’emploi et de profiter de l’ensemble des services et équi- pements publics. Se heurter à des
difficultés pour se déplacer constitue à l’évidence un handicap majeur pour la vie professionnelle. idem pour accéder à une formation, ré- pondre à des formalités adminis- tratives ou encore étudier. Les dif- ficultés à se déplacer constituent également un obstacle à l’épa- nouissement de la vie sociale et culturelle, elles participent de la fracture territoriale. Car le trait sail- lant de nos sociétés contempo- raines s’inscrit bien dans l’espace, autant que sur un plan social. Le concept de « France périphérique » réclame un cap, et une impulsion publique qui ne néglige pas, loin de là, l’initiative privée, mais au contraire, l’accompagne de manière déterminée. z
Pour Denis rambaud, vice- président en charge des dé- placements au sein de l’ag-
glomération de Mulhouse M2a, la loi d’orientation sur les mobilités concentre plusieurs avancées si- gnificatives. en revanche, il regrette que le lien entre transport et ur- banisme n’ait pas été inscrit dans ce texte.
: la loi mobilités correspond-elle aux attentes
exprimées lors des assises de la mobilité ?
denis rambaud : Ce texte était très attendu et répond en partie aux attentes. il confirme notam-
ment le rôle pivot des régions et des intercommunalités, comme au- torités organisatrices de la mobilité. C’est une avancée significative. Ce sera notamment plus simple de procéder à des aménagements de voirie, une compétence qui dans certaines collectivités appartient encore aux communes. De plus, la transformation du versement trans- port (vT) en versement mobilité (vM) permettra de financer des projets autres que le transport col- lectif. C’est une bonne idée. D’autant plus que la loi englobe dans les mobilités du quotidien la totalité des modes de déplacements et ne se limite pas au couple voi-
PAUL WILL EDITORIALISTE!
 denis rambaud vice-président en charge des déplacements au sein de l’agglomération de Mulhouse
La lom concentre plusieurs avancées significatives
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 8 - Mobilités Magazine 22 - Janvier 2019
 

















































































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