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                   ns transport scolaire
supplémentaires au permis D. Ce qui devrait sécuriser les transpor- teurs au moins pour la rentrée de... janvier. Dans la Région Cen- tre-Val-de-Loire, là-aussi, on a mis en place une formation supplé- mentaire de conducteurs, et on se montre modeste : « A ce stade, nous serons en mesure d’assurer l’ensemble de nos circuits scolaires à la rentrée. Mais notre Région connaît une forte tension sur le recrutement des conducteurs ». Après l’alerte de l’an dernier, qui a vu, pour la première fois, des dé- faillances dans le transport scolaire un peu partout en France, les Régions ont appliqué leur mé- decine traditionnelle : formation de conducteurs parmi les chômeurs (elles ont la responsabilité de la formation professionnelle) ; com- munication, publicité autour du métier en soutien au secteur et au titre de l’orientation profession- nelle. Elles ont testé un nouveau médicament, réorganiser les circuits scolaires.
S’appuyant sur un concept-clé : les enchaînements de dessertes d’établissements différents par le même car et le même conducteur pour allonger le nombre d’heures de son contrat de travail. « Afin d’éviter au moins d’augmenter le besoin général de conducteurs », précise Roch Brancour, vice-prési- dent aux transports des Pays de la Loire, alors que la population de sa Région augmente. L’enchaînement apparaît comme la bonne solution du moment. Elle répond, cerise sur le gâteau, au grand souci, pour la CGT, de « la grande précarité pour de nom- breux salariés notamment par les faibles salaires et les contrats pré-
N Les Régions (ici Hervé Morin, président de Régions de France) ne savent pas comment intervenir contre la pénurie de conducteurs de cars.
caires, comme les contrats en pé- riode scolaires (CPS) ». L’enchaî- nement a même pris la lumière dans le lobbying de la FNTV autour de la loi LOM. « Nous avions réussi à faire voter par le Sénat un amen- dement demandant d’organiser les enchaînements. Nous avions convaincu le ministère des Trans- ports et celui du Travail. Mais le gouvernement l’a finalement re- jeté, sans doute convaincu par le ministère de l’Education qui n’en veut pas », rapporte Ingrid Mare- schal de la FNTV. Mais la LOM re- passe à l’Assemblée.
« Au transport scolaire
de résoudre ses problèmes lui-même ! »
Pas sûr donc que cette solution technique ne fasse pas long feu. « Elle demande beaucoup de dis- cussions localement. C’est du tra- vail de dentelle », souligne Roch Brancour. Elle aurait sans doute besoin d’un plus grand consensus politique autour d’elle. L’Association des maires ruraux de France, par exemple, y est opposée. Dominique Dhumeaux, son vice- président, explique que les horaires différents selon les écoles fragili- seraient les administrations des personnels communaux des petites communes, déjà fragiles et calées sur les horaires scolaires. Il rapporte aussi que d’après les inspections académiques, ils obligeraient à des bizarreries dans les horaires des professeurs (plus tôt le matin, plus tard le soir ), peu compatibles avec l’attractivité, qu’il faut là aussi restaurer, de leur métier en zone rurale. Pour cette raison, parmi d’autres, pas sûr que Jean-Michel Blanquer accepte de venir en parler
  N Elisabeth Borne, Ministre de la transition écologique et solidaire. Le décret est en cours d’écriture sur les conditions d’ouverture de l’accès au métier de conducteur à 18 ans, au lieu de 21.
Les dernières hausses de salaire
négociées dans les branches n’ont servi à rien. Les entreprises ne les appliquent pas tant qu’elles n’y sont pas obligées par le gouvernement.
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