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initiatives
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1-2 Aude a appris à coudre avec
sa mère alors qu’elle était enfant. C’est
à la naissance de sa première fille qu’elle a souhaité pratiquer plus sérieusement cette activité.
3 Aude est infirmière libérale dans
un cabinet rural
à Montpeyroux
avec deux autres infirmières. Ensemble, elles ne prennent
en charge qu’une dizaine de patients, par choix, pour prendre le temps nécessaire avec chacun d’eux.
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faudrait que je facture une robe pour enfant 60 euros, ce qui ne m’intéresse pas. Je préfère faire des produits moins compliqués, comme des sarouels, afin de ne pas avoir à les facturer trop cher ». Et d’ajouter : « J’ai du mal à anticiper la production mais comme je vends beaucoup en période de fin d’année, géné- ralement entre novembre et décembre, je consacre une grande partie de mon temps à produire pour être prête pour les marchés de Noël. » Alors qu’au- paravant, elle travaillait chez elle, avoir son propre atelier lui permet maintenant de se concentrer uni- quement sur cette activité.
Il y a trois ans, alors que ses créations commencent à avoir du succès, Aude est séduite par l’idée de pouvoir les présenter dans une boutique qui ouvre ses portes à Gignac, un village voisin. Mais la bou- tique ferme et laisse place à un dépôt-vente. « La propriétaire du dépôt-vente avait un espace créateur, raconte Aude. Je suis allée la voir pour lui dire que je créais des gilets et des accessoires pour enfants et, lorsqu’elle a vu mes produits, elle a accepté que je les laisse dans son dépôt, ce qui m’a permis d’avoir une vitrine. » La propriétaire décide ensuite de s’agrandir en rachetant le local voisin et, en sep- tembre 2014, « nous avons ouvert une boutique dans ce local qui communique avec le dépôt-vente, afin de vendre les modèles d’une créatrice de vêtements pour femmes et mes créations. Nous nous sommes réparti les horaires d’ouverture entre nous trois afin de tenir la boutique et le dépôt-vente à tour de rôle ». Mais l’aventure est interrompue après sept mois seulement car, « en décembre 2014, ma collaboratrice au cabinet infirmier m’a informée vouloir arrêter notre collaboration. Ma priorité a été de me recons-
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truire une patientèle. J’ai donc décidé, à contrecœur, de donner mon préavis à la boutique ».
Reconversion professionnelle
À l’origine, Aude se destinait à devenir comptable mais, après un stage réalisé dans le cadre de son BTS comptabilité gestion, « j’ai pris conscience que ce n’était pas ce que je voulais faire. Je ne voulais pas rester dans un bureau, mais voir des gens ». Après son BTS, elle réfléchit à reprendre ses études. « Être infirmière n’est pas une vocation, dit-elle. J’ai cherché des études qui n’étaient pas trop longues, en alternance, m’offrant un métier dans le relationnel, avec des perspectives d’em- bauche et qui me permette de changer régulière- ment de lieu d’exercice pour être sûre de ne pas m’ennuyer, tout en me laissant du temps pour mes futurs enfants. » L’idée de devenir infirmière lui apparaît alors comme une évidence. Pour mettre toutes les chances de son côté, elle s’inscrit dans une prépa de six mois à Nîmes et réussit le concours de trois Ifsi. Elle intègre celui de Mont- pellier et est très vite confortée dans sa ■ ■ ■
AVRIL 2016 - N° 324 - L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE 61