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 initiatives
HÉRAULT
Des doigts de fée pour les enfants
Aude Grangeon n’aime pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Même si elle aime son métier d’infirmière libérale, elle le reconnaît franchement, il ne représente pas toute sa vie. Son temps, elle en consacre une grande partie à sa famille, mais aussi à sa passion, la couture.
Les tissus s’amoncèlent par dizaines sur le plan de travail de l’atelier de couture d’Aude. Le liberty (motifs à fleurs) et la fausse fourrure côtoient les larges ciseaux aiguisés et s’ap- prêtent à être transformés, sous les
doigts méticuleux de la créatrice, en un tour de cou bien douillet pour l’hiver. D’où lui vient cette passion pour la couture ? « Quand j’étais enfant, j’ai toujours vu ma maman coudre, se souvient- elle. Elle me faisait des habits et je me rappelle avoir bricolé avec elle pour faire des vêtements à mes poupées. » Et d’ajouter en riant à l’évo- cation de cette période : « À l’adolescence, j’ai également brodé des marques connues sur les t-shirts de mon frère et de ma sœur, ils étaient trop contents ! » Lorsqu’elle a 26 ans, à la naissance de sa première fille, Aude souhaite s’investir plus sérieusement dans la couture. « J’ai eu l’envie de faire
n’arrive pas d’un coup. Il faut être patient, ne pas avoir peur de se tromper ni de recommencer. »
Premières ventes
Setsdetables,protège-cahiers,pochoirs,attaches- tétines, couvertures et gilets en fausse fourrure pour enfants font partie de ses premières créations. « En voyant ce que je faisais, ma sœur m’a encou- ragée à participer à un marché de Noël à Mont- peyroux en 2009 », se rappelle-t-elle. Aude se laisse convaincre, devient auto-entrepreneure et crée sa marque, Oduspokus, ayant pour origine le surnom que lui donnait ses amies lorsqu’elle était étudiante. Sur le marché de Noël, ses produits se vendent comme des petits pains. « Cela m’a donné confiance en moi, confie-t-elle. Et j’ai aimé jouer à la mar- chande. » Elle ouvre une page Facebook pour mon- trer ses modèles et, progressivement, les com- mandes affluent. Depuis, Aude élabore, crée, produit et organise la vente de ses produits. Sa nouvelle
                 des vêtements à Margo. » Alors,
pour Noël, elle demande une
machine à coudre et apprend
en regardant des livres et des
tutoriels sur Internet. « J’ai éga-
lement pris des cours pendant six mois chez une couturière tous les samedis matins. » Avec cinq autres personnes, elles se retrouvaient, chacune avec un projet, un patron, du tissu et leur machine à coudre, « et lorsque nous étions confrontées à des difficultés, la couturière nous apportait des trucs et astuces ». Et de préciser : « Savoir coudre
 « Il faut être patient, ne pas avoir peur de se tromper ni de recommencer »
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L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE - N° 324 - AVRIL 2016
TEXTE ET PHOTOS DE LAURE MARTIN
création fétiche : le tour de cou. « J’en ai eu l’idée lorsqu’à l’école de ma fille, les écharpes ont été inter- dites. Cela fait deux ans que j’en conçois, j’en fais environ deux cents par saison. » Aude a fait le choix de ne créer que des produits pour les enfants et des vêtements simples car, « entre le prix des maté- riaux et le temps que je consacre à la création, il















































































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