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La FNI en pole position, sur fond d’abstention
ANALYSE > La FNI devance le Sniil, Convergence infirmière fait figure d’arbitre et l’Onsil
passe sous la barre des 10 %. L’élection des présidents de bureaux fera office de second tour. La forte abstention (presque 77%) montre que les Idels ne se sont pas emparées de ce scrutin.
Les élections par cor- respondance des représentants des Idels aux Unions régionales
des professionnels de santé (URPS),closesle11avril,ont placé la FNI en tête avec 36,95% des voix (contre 35,2% en 2010). Elle dépasse donc le Sniil, premier en pourcentage (35,9 %) et deuxième en nom- bre de sièges en 2010, qui recueille 35,16% des voix. Philippe Tisserand, président de la FNI, ne cache pas sa satisfaction. Ce résultat reflète selon lui la campagne « digne » menée par son syn- dicat, la « cohésion de [sa] ligne syndicale » nationale et le « dynamisme de [ses] repré- sentants dans les régions ». Annick Touba, présidente du Sniil, avoue une « petite décep- tion » mais se félicite que son syndicat arrive en tête dans neuf régions (bien que la pré- sidence ne lui soit assurée que dans quatre). « Nous mainte- nons nos forces, nous n’avons pas à rougir », estime-t-elle. Elle considère cependant que la FNI a faussé la donne en maintenant sur son site sa pro- pagande électorale pendant la période de réserve. Ce à
quoi la FNI répond qu’elle n’était tenue qu’à « figer » sa communication. Convergence infirmière (CI), à nouveau troisième, améliore sonscoreenpassantde17,9% en 2010 à 18,48 %. Cette troi- sième position offre au syn- dicat présidé par Ghislaine Sicre une place d’arbitre dans les régions où aucun syndicat n’est majoritaire.
Fin de représentativité pour l’Onsil ?
Quant à la présidente de l’On- sil, Élisabeth Maylie, elle ne cache pas sa déception face aux 9,41 % obtenus (contre 11% en 2010). Ce seuil de 10%, raté à « une centaine » de voix près, conditionne la représen- tativité qui donne aux syndicats le droit de discuter la conven- tion*. L’Onsil serait donc ainsi écarté des prochaines négo- ciations. Mais il ne s’avoue pas totalement vaincu puisqu’il dit avoir déposé des recours pour contester les résultats – les tribunaux d’instance de Bor- deaux, Marseille et Pointe-à- Pitre doivent rendre leur déci- sion dans les deux mois. Des infirmières inscrites sur les listes n’auraient pas reçu leur
matériel de vote, d’autres l’auraient reçu en double, le conventionnement de cer- taines n’aurait pas été enre- gistré, des problèmes d’a- dresseauraientrayécertains noms des listes d’électeurs...
Peu de mea culpa
Tous les syndicats déplorent le taux d’abstention très fort (76,71 %), en hausse de 0,8 point par rapport à 2010. Ils l’expliquent plus par une méconnaissance – ou un dés- intérêt – des Idels pour les questions d’organisation du système de santé. À part l’On- sil, les syndicats donnent peu dans le mea culpa... Pour Phi- lippe Tisserand, « la profession n’a pas conscience que le relatif confort dont elle jouit reste bien fragile au regard des menaces sur le système de santé ». Annick Touba explique cette absence de mobilisation par le fait que les URPS ne sont pas encore assez connues et que nombre d’infirmières ne sont pas convaincues qu’elles « ont leur mot à dire sur le sys- tème de santé ». « Elles n’ont pas compris les enjeux, note Ghislaine Sicre. Elles croient qu’il s’agit d’une bataille
syndicale alors qu’il y a des enjeux locaux. On ne le leur a peut-être pas assez expliqué mais c’est difficile de les tou- cher. » Elle regrette que le vote n’aitpusetenirdemanière électronique, ce qui aurait évité les couacs liés aux envois pos- taux du matériel et des votes. Élisabeth Maylie déplore le fait que les autres syndicats aient fait porter leur campagne sur des thématiques natio- nales plus que locales.
Débat sur l’ONI
Elle et Ghislaine Sicre sont les plus remontées contre l’obli- gation, non exigée en 2010, d’adhérer à l’Ordre infirmier (ONI) pour pouvoir voter (et être éligible). Elle a, selon elle, joué sur les résultats puisque certains syndicats (tel l’Onsil) compteraient plus de non-ins- crits à l’ONI que d’autres. Pour la présidente de l’Onsil, « les Idels non inscrites devraient au moins pouvoir voter! » En dehors des syndicats en lice, le syndicat anti-Ordre Résilience conteste le fait que les remplaçantes, qui pourtant cotisent pour les URPS via l’Urssaf, n’ont pas eu le droit de voter. Un appel a d’ailleurs
8 L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE - N° 325 - MAI 2016